Un séjour en Equateur pluvieux mais heureux!

Un séjour en Equateur pluvieux mais heureux!

Aline et Richard ont voyagé 15 jours  dans le Cuyabeno et dans la sierra équatorienne en février 2019: un voyage pluvieux mais heureux, relaté avec un humour délicieusement piquant qui vous donnera envie d’explorer à votre tour les merveilles de mon pays d’adoption;)

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Jour 1 (jeudi 31 janvier) – Quito

Quito, capitale de l’Équateur, Province de Pichincha, 2 850 m d’altitude, 2 007 000 habitants.

Arrivée à Quito en soirée, bien fatigués du vol, mais heureux d’entamer notre périple. Nous rejoignons en taxi notre hôtel, situé dans le centre historique. On nous dit que les taxis pratiquent des prix fixes, mais j’ai aussi entendu dire qu’on pouvait descendre jusqu’à 16$ (à négocier directement dans le hall de l’aéroport).

L’hôtel de La Posada Colonial (J. Paredes S 1-49 y Rocafuerte, / 28$ la chambre double + 2$ par personne le petit déj) est simple, mais très sympa. Nous avons une superbe vue sur la colline du Panecillo (allez faire un tour sur la terrasse pour l’admirer de nuit). Pour les sensibles au bruit, demandez plutôt une chambre qui ne donne pas sur la rue, surtout le week-end.

Jour 2 (vendredi 1 février) – Quito

Petit déjeuner en compagnie de Valentin, du réseau Tout Équateur (https://www.toutequateur.com/). Il nous briefe sur l’état des routes, les hôtels et nous donne de super conseils touristiques. Grâce à lui, nous peaufinons notre programme. On ne remerciera jamais assez Tout Équateur pour leur patience et leur gentillesse.

11h : départ pour une visite de la ville… sous les nuages. Ah, un détail : quoi que dise la météo sur internet, ne vous y fiez jamais ! Il faut savoir qu’en Équateur, le temps n’en fait qu’à sa tête. Un peu de soleil le matin, pas mal de nuages l’après-midi, une éclaircie inespérée le soir… Vous n’aurez malheureusement aucun moyen de prévoir en amont.

Nous partons donc -sans crème solaire- visiter Quito… qui s’avère un peu décevante. À part le centre historique et ses parcs, c’est une ville qui n’est pas spécialement jolie et assez polluée. Cela nous permet cependant de nous acclimater à l’altitude et avoir un premier contact culturel avec l’Équateur.

Dans les choses sympas à faire :

- El Mercado central : petit, mais sympa, foutraque, coloré. J’aime particulièrement les poulets avec les pattes en l’air comme si on les avait braqués.

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Mercado Central, Quito – © AR

 - La Floresta : sorte de quartier bohême et hipster de Quito. Les gens y vont surtout pour ses cafés indépendants, ses boutiques et ateliers. Rien à voir cependant avec nos petits centres-ville français où se concentrent restos et boutiques. Pour tout dire, nous sommes là aussi un peu déçus, on s’attendait à quelque chose de plus vivant. Ici les rues sont tracées au cordeau et il faut pas mal marcher pour aller d’un bar à un autre. Je n’y ai pas vraiment vu de boutiques, mais peut-être avons-nous loupé la rue… ? Deux lieux que nous recommandons tout de même : « Ocho y Medio » (Valladolid N24-353 et Vizcaya), un cinéma indépendant qui renferme également un joli café-bar où l’on peut découvrir quelques bières artisanales, le lieu est vraiment joli ; le « Literato » (Mallorca N24-282 : http://literatoclubdelte.com), un salon de thé tenu par une propriétaire très sympa, amatrice de jazz. Un lieu particulièrement recommandable pour les amateurs de thé.

Nous reprenons le bus pour rentrer vers le centre historique, mais nous ne résistons pas à une petite sieste… au soleil (eh oui, il est enfin sorti !), dans un parc.

- Parc El Ejido : sorte de frontière naturelle entre l’ancienne et la nouvelle Quito, il est apparemment particulièrement animé la fin de semaine lorsqu’il y a le marché. Cet après-midi-là, tout y est calme, mais on peut tout de même trouver quelques stands avec des produits artisanaux locaux (ponchos, bijoux, etc.). On s’y pose une bonne heure et sommes rejoints par un des nombreux errants, mais néanmoins adorables chiens qui parcourent les rues de Quito. Nous le câlinons, puis nous sombrons dans une sieste réparatrice sous un soleil bienveillant (du moins, on le croyait… Nous avons tous deux pris un gros coup de soleil qui nous a duré 4 jours… méfiez-vous, malgré les nuages, le soleil tape !).

- La Ronda : jolie rue étroite bordée de balcons fleuris, avec des ateliers d’artisans, de nombreux restos (souvent bruyants) et des petites boutiques artisanales. Particulièrement sympa le soir, très animée.

- La rue Junin, toute colorée.

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Rue Junin, Quito – © AR

 Jour 3 (samedi 2 février) – Otavalo, Iluman (Cascade de Peguche)

Otavalo, province d’Imbabura (à 2h au nord de Quito), 2500 m d’altitude, 41 000 habitants.

Nous partons « tôt » (bon… on a dû mal à partir vraiment tôt, il faut l’avouer ;)) pour prendre le bus pour Otavalo, et plus précisément pour Iluman, un petit village un peu plus au nord. Vu que la gare routière est loin du centre (environ 45min) et que nous sommes peu réveillés, nous prenons le taxi jusqu’au terminal de Carcelen (comptez environ 7 à 10$ en Uber).

Je précise ici une chose qui nous a agacés à Quito : les taxis n’enclenchent jamais leur compteur, donc ils fixent le prix en fonction de leur humeur… ou de votre tête (de touriste). Nous parlions tous les deux bien espagnol, ce qui nous a permis plus d’une fois de négocier et faire abaisser la course au prix « normal », mais sachez qu’ils tentent souvent d’arnaquer. Renseignez-vous auprès de votre hôtel avant afin d’avoir une idée des prix.

Nous prenons donc le bus, direction Otavalo. Les bus partent du Terminal environ toutes les 15 min, on a le choix. Le prix du billet est lui fixe : 2,5$ + 10c (à prendre au guichet). Comptez 2h de bus jusqu’à la gare routière d’Otavalo. Nous complétons notre trajet pour le village d’Iluman par un bus local. José, el tio del « Hostal Tio » nous y attend (local à gauche derrière la petite élise) et nous emmène en voiture à notre AirbnB. Cet hostal est un peu paumé, un peu hippy (pas de serviette de bain, pas de petit déj, ni de wifi, et douche peu -voire pas- chaude selon l’heure de la journée), mais c’est isolé du bruit et des touristes, et tout ce que nous aimons. José, super sympa, nous fait le tour du propriétaire et nous montre les plantes et arbres du jardin, connus pour leurs vertus médicinales.

Infos pratiques : Airbnb « Hostal Tio Cajas » : 11,20€ la nuit pour deux dans la chouette chambre ronde en terre et en pierres, remplie de bonnes ondes.

Pour se rendre à l’hostal à pied depuis Iluman, redescendez la route d’Otavalo et au niveau du « Sub Centro de Salud » (juste avant une petite supérette), prenez le premier chemin à droite situé entre les deux ponts (à environ 5 min du village). Après 10 minutes de marche en montée -suivez le rio à votre droite- tournez à gauche : la ferme est là.

Nous décidons de profiter de cet après-midi ensoleillé en allant à la Cascade de Peguche. Pour s’y rentre, petite rando à pied d’environ 45 minutes, en longeant la route en direction d’Otavalo. On s’aide de MapsMe, l’appli qui nous a aidés tout le long du voyage (son avantage principal par rapport à Google Map étant que nous n’avons pas besoin d’internet pour avoir le GPS). Un peu avant Otavalo, on prend une petite route à gauche et longeons un champ, puis un stade de foot. Arrivés à un carrefour, des panneaux indiquent la cascade, nous sommes sur la bonne voie.

Cela se confirme quand on voit plein de stands de produits artisanaux à l’entrée du parc. L’entrée est gratuite, mais nous faisons un don symbolique d’1$ pour la communauté. Un peu avant la cascade, nous prenons les marches à droite et pour profiter de la superbe piscine (1$/personne). Il fait beau, l’eau est fraiche, mais agréable, les familles et les groupes de copines rient dans l’eau, bref, il y a une ambiance sympa, on adore.

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Cascade de Peguche – © AR

 

 

A quelques mètres de là, au-dessus du petit torrent issu de la cascade, broutent des alpagas.

Quelques mètres au-dessus, gronde la cascade de Peguche, 30m de haut et 6m de large. Des gens s’amusent à se prendre en photo, perchés sur un gros rocher. Ils repartent trempés, mais heureux.

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Cascade de Peguche – © AR

 

Nous rentrons en longeant la petite rivière qui coule paisiblement en haut du parc (sorte de petit canal). Le lieu est apaisant, ça sent l’eucalyptus et le week-end, les gens sont détendus, on s’y sent bien. J’ai appris plus tard que le lieu est encore considéré comme sacré : les locaux y viennent pour se purifier et des danses rituelles pour remercier la Pachamama ont lieu le 21 juin.

Jour 4 (dimanche 3 février) – Otavalo, Iluman

Pour le petit déj, nous nous rendons à pied sur la place d’Iluman, en face de l’église. Nous y savourons deux petits chaussons au fromage recouverts de sucre (dit comme ça, ça ne fait pas envie, mais c’est pas mauvais !) et une soupe dans une des petites tiendas. Sur la place a lieu le marché hebdomadaire, avec des produits très locaux (« hornados » et soupes de tripes…).

Les femmes s’habillent d’une jupe mi longue, noire ou bleu marine, d’un chemisier en dentelle et d’une magnifique ceinture colorée. Au pied, des petits escarpins noirs. Les hommes, eux, ont les cheveux longs, nattés, tout de coton blanc vêtus. J’ai trouvé ces gens très beaux, leurs traits sont gracieux et humbles. Nous aimons beaucoup l’atmosphère de ce village…

10-150x150.jpg?profile=RESIZE_180x180Hornado (cochon grillé), Place de l’église, Iluman – © AR

Moi qui venais à Iluman spécialement pour voir les ateliers de chapeaux en feutre, déception : nous sommes le week-end, et ici, « le samedi on se repose, et le dimanche on se repose encore plus » (dixit l’ami de José).

Nous allons donc voir la première attraction d’Otavalo : son marché artisanal, Plaza de los Ponchos. Comme son nom l’indique, c’est le royaume des ponchos et écharpes en alpaga. Tissus colorés à perte de vue, bijoux, petits lamas et cuy (cochons d’Inde) tout fluffy en laine d’alpaga… il y en a pour tous les goûts.

On finit notre journée par une superbe rando dans la montagne. La chienne Cristal (que l’on surnomme Monoreja, car elle n’a plus qu’une seule oreille) nous accompagne tout du long, ce qui nous rassure un peu, car nous nous perdons plus d’une fois. On s’arrête dans un champ où broutent des vaches (chacune d’elle a son petit nom : Barbie, Chila, Doris…). C’est vallonné, il y fait frais, on se croirait en Normandie !

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On rentre à Quito en fin d’aprèm, car nous partons le soir même pour l’Amazonie (pour info, Iluman>Otavalo en taxi c’est max 3$).

Nous attendons au Terminal de Carcelen notre bus pour Lago Agrio (12$/personne, 7h de trajet). On nous a conseillé de prendre le dernier bus de la journée (de nuit) pour éviter d’attendre trop longtemps au petit matin à Lago Agrio. Franchement, si c’était à refaire, je prendrais un bus en fin de journée pour voir un peu de paysage, quitte à réserver une -courte- nuit et dormir dans un vrai lit en arrivant à Lago Agrio. Je peux vous dire que les 7h de bus, de nuit, dans les routes sinueuses avec un seul arrêt pipi, et ce malgré un bus confortable, ça a été l’épreuve du séjour… Pour tous ceux qui sont malades comme moi dans les transports, je vous conseille d’insister pour être tout devant et de prendre un médoc pour dormir.

Jour 5 (lundi 4 février) – Amazonie, Cuyabeno

Nueva Loja (= Lago Agrio), province de Sucumbíos, nord-est de l’Équateur, Amazonie, 418 m d’altitude,34 100 habitants.

Une fois arrivés à Lago Agrio (une des plus importantes villes dans le nord-est équatorien à cause du pétrole), nous récupérons du long trajet en bus et attendons notre guide en picorant un petit déj, puis reprenons la voiture 2h. Nous attendons de nouveau à l’entrée de la réserve, puis montons dans une pirogue à moteur pour un trajet de 2h encore (après les 7h de bus, c’est du gâteau !). Le paysage est magnifique, tout est vert, luxuriant, époustouflant.

17h plus tard (la forêt amazonienne, ça se mérite), nous voici enfin dans notre lodge, « le Guacamayo » (270$/4 jours : https://www.toutequateur.com/sejour-amazonie/decouverte-cuyabeno/), en plein milieu de la jungle. L’aventure peut commencer ! Affamés, nous engouffrons un délicieux déjeuner (mention spéciale au chef cuistot du Guacamayo, nous nous sommes vraiment régalés tous les jours), puis, vautrés dans les hamacs, nous sombrons tous dans un profond sommeil réparateur.

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Guacamayo lodge, Cuyabeno – © AR

Le soir, première balade en bateau (lancha) jusqu’à la Laguna Grande, une magnifique étendue d’eau où l’on peut se baigner et qui, il faut le voir pour le croire, est à sec plusieurs mois par an. Quand on voit toute cette eau, on a vraiment du mal à se l’imaginer, mais le fait que seules les cimes des arbres émergent ainsi de la surface me pousse à y croire.

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Laguna Grande, Cuyabeno – © AR

Petit aparté concernant la météo : nous on s’était dit, c’est l’Amazonie, donc ça veut dire soleil et chaleur tropicale (un peu comme en Colombie). Que nenni ! Humidité oui, mais soleil… on le cherche toujours. Sur les quatre jours, nous avons une seule après-midi de soleil et trois jours de pluie, dont une après-midi particulièrement torrentielle. Il y règne un microclimat, provoqué par la jungle je suppose, par conséquent il y fait sans cesse humide et le ciel est couvert. Prévoyez donc des vêtements de pluie (genre pantalon imperméable de chez Décathlon et k-way léger) et plusieurs teeshirts à manches longues, contre les moustiques. Je dis bien « plusieurs » parce que là- bas, sans soleil, rien ne sèche. Pour vous donner une idée, nous avons fait une lessive à la main le jour de notre arrivée. 4 jours plus tard, c’était toujours aussi humide et en plus, ça sentait le moisi ! Les lodges vous prêtent bottes et ponchos en cas de grosse pluie, donc pas besoin de vous charger davantage.

Ici, pas de réseau, pas de wifi, et le lodge est entièrement alimenté par de l’énergie renouvelable, donc plus de lumière ni d’électricité après 22h. Parfait pour déconnecter…

Jour 6 (mardi 5 février) –  Amazonie, Cuyabeno (communauté Siona, Shaman)

Cuyabeno : réserve fondée en 1979, province d’Orellana, Amazonie. Superficie : 6 034 km², 280m d’altitude. Communautés : Sionas, Shuar, Quichuas.NB : seul un lac sur 13 est ouvert au public.

Nous partons, sous le soleil cette fois (!), voir la communauté Siona. C’est une très belle journée et nous sommes heureux de quitter enfin nos ponchos (sans capuche, c’est quand même plus facile de voir le paysage…). Nous sommes accueillis par une femme du village pour apprendre à confectionner une denrée de base en Amazonie : la galette de Manioc (appelée « Casabe »). Moi qui craignais le côté voyeurisme, je dois avouer que j’ai été agréablement surprise. C’était vraiment une chouette expérience et un vrai moment d’échange. Nous partons à quelques mètres plus loin arracher nos racines de manioc (eux appellent cela également yucca, à ne pas confondre avec la plante, dit « Pied d’éléphant »). On les décortique puis on les frotte contre une sorte de grosse râpe pour en faire de la farine. On passe au tamis, on essore en mettant la fécule encore gorgée d’eau dans une natte que l’on serre à fond, et voilà, c’est prêt ! On étale sur un récipient en argile tout plat, on laisse le feu cuire notre galette, et hop : le déjeuner peut commencer. Elvis, notre guide, nous prépare pendant ce temps-là une merveilleuse salade de thon, tomates, oignons et jus citron vert, mélange que nous fourrons dans la galette : un délice.

 

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 Fabrication des casabes, galettes de manioc, communauté Siona, Cuyabeno – © AR

Une fois repus, nous partons rencontrer le fameux Shaman. Là aussi j’étais méfiante : allait-on tomber sur un « faux-shaman-spécial-touristes » ? À l’entendre raconter son histoire, on comprend qu’il ne fait pas semblant pour divertir le public, et qu’accéder à ce statut n’est pas évident. Il nous explique les nombreuses années d’enseignement qu’il a dû cumuler, et les multiples voyages pour rencontrer les autres Shamans à travers l’Amérique latine (petite anecdote en passant : ce Shaman est le sosie local d’Eddie Murphy). Il nous explique entre autres que les femmes enceintes ne sont pas autorisées lors des cérémonies, sous risque de provoquer la mort du Shaman. Là, Stephie et moi, les deux filles du groupe, tiquons quelque peu… On lui demande en quoi cela peut porter malheur à ce point, mais nous n’obtenons pas d’explication. En même temps, comment justifier une croyance, n’est-ce pas le principe même d’une croyance de ne pas être discutée ?…

Nous passons ensuite un à un pour le rite de « purification ». Richard passe en premier, le Shaman lui fait passer des feuilles de je-ne-sais-quoi en rond au-dessus de la tête, lui fait un bisou sur le crâne, souffle pour évacuer les mauvaises ondes puis le fait se rassoir. Rassurée, j’y vais confiante. Malheureuse : moi je n’ai pas eu le droit au bisou… mais aux orties ! Et je peux vous dire que leurs orties n’ont rien à voir avec les nôtres : elles piquent autant que des ronces. Me voilà donc fouettée aux orties sur tout le dos, j’endure bravement, à tel point que Stephie, la suivante dans le groupe, n’imagine pas à quel point cela pique et me remplace, confiante elle aussi. À son tour d’être fouettée aux orties, mais elle ne fait pas du tout la même tête. C’est plus fort que nous, le fou rire nous prend et ne nous lâche pas jusqu’à la fin de la rencontre avec le Shaman, lequel doit bien se marrer aussi au vu de son petit sourire goguenard… Une fois tous rassis, les dos endoloris et marqués par les piqures d’orties (la douleur nous durera une bonne heure), encore secoués par le fou rire, nous obtenons l’explication « médicale » du Shaman : les orties permettent de libérer des douleurs de dos et d’évacuer le stress. Après avoir tant ri, nous confirmons : nous avons bien évacué les tensions !

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Rencontre avec le Shaman, communauté Siona, Cuyabeno – © AR

Quelques tentatives de lancers de sarbacane plus tard (je passe à 4 millimètres de la cible, #fierté), nous rentrons enfin.

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Laguna Grande, Cuyabeno – © AR

Le soir, coucher de soleil exceptionnel sur la Laguna Grande, un moment inoubliable.

Nous ressortons à la tombée de la nuit pour une balade à travers la jungle afin d’observer les insectes. Quelque peu phobique, je prends sur moi et m’emmitoufle mains et visage dans mon k-way (j’avoue, j’ai un peu chaud). On voit des insectes dignes de films d’horreur, le premier prix revenant au « scorpion-araignée », une sorte d’araignée triangulaire avec des pattes immenses, absolument inoffensif (Nancy se le fait même poser sur la tête), mais terrifiant visuellement. Scorpions, tarentules aux poils de velours… tout y passe. Quel soulagement quand on rentre au lodge : un petit tour chez le shaman pour enlever toutes ces nouvelles tensions accumulées me ferait le plus grand bien !

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Jour 7 (mercredi 6 février) – Amazonie, Cuyabeno

Départ pour une randonnée de 3h à travers la forêt primaire. Elvis, notre guide, partage avec nous ses connaissances sur la faune et flore. Il nous explique le coup de la fourmi zombie (qui se fait coloniser le cerveau par un champignon, ce dernier prenant possession de son corps et la dirigeant là où il sera le plus à l’aise pour proliférer, en passant par la colonie pour contaminer les copines bien sûr. Glaçant…).

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« Fourmi zombie », Cuyabeno – © AR

On voit pas mal de singes dont les « bebe leche » (appelés « boit du lait » en raison des poils blancs qui entourent leur bouche). Il pleut encore, mais sous les arbres, on ne sent quasiment pas la pluie et l’ambiance est magique. Elvis nous montre des arbres aux vertus médicinales, et une feuille qui sert de carte postale : avec un simple petit bâton, on peut y écrire ce que l’on veut et les mots apparaissent, comme s’ils avaient été écrits avec de l’encre. On joue également à Tarzan avec les lianes (qui sont en fait des branches, ne confondons pas) et on déguste de petites fourmis au goût acidulé comme des citrons.

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Feuille « carte postale », Cuyabeno – © AR

Au bout de 2h30, déjà bien épuisés de notre rando sous la pluie, nous arrivons sur une zone marécageuse plutôt délicate. Un groupe y est déjà présent et regarde le sol comme une poule devant un couteau. À la queue leu leu, nous voilà en train de tâter du bout de la botte pour savoir si oui ou non on va s’enfoncer jusqu’aux genoux dans la boue. Ça n’a pas loupé, plusieurs d’entre nous se font piéger. J’en ressors à demi héroïque, une jambe au sec, l’autre couverte de boue, la botte droite remplie d’eau. Cela nous vaut plus d’un fou rire.

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Zone marécageuse, jungle de Cuyabeno – © AR

On repart au lodge en pirogue, en ramant (!), complètement vannés.

Jour 8 (jeudi 7 février) – Amazonie > Quito

Observation d’oiseaux à 6 heures du matin, depuis la tour d’observation. On n’est pas trop réveillés, mais ça vaut quand même la peine, car on voit pas mal d’oiseaux (toucans, perroquets, cormorans, aigles et autres trucs à plumes que nous n’avons pas en Europe). C’est assez magique de voir le jour ainsi se lever sur la jungle.

Fin de matinée, on quitte avec regret notre groupe (un super groupe, il faut le dire !). Retour à Lago Agrio où nous attendons la navette pour Quito (20$/personne). C’est reparti pour 7h de route. Le chauffeur est super sympa et s’arrête souvent pour les pauses-pipi et pauses-photo. Il joue le rôle de guide tout le long et nous amène sans encombre à l’hôtel Blue House dans le centre historique (à environ 1km de la Posada Colonial). Retour à l’hôtel, nous sommes épuisés.

Jour 9 (vendredi 8 février) – Cotopaxi (Rio Pita)

Cotopaxi, 5 897m d’altitude (plus haut volcan actif du pays), sud-est de Quito, province de Pichincha.

Au revoir l’Amazonie, bonjour la cordillère des Andes.

Par le biais de Tout Équateur, nous louons une voiture. Il est prévu que nous ayons un petit 4×4 (370$/5jours : il faut savoir que les locations de véhicules sont très chères en Équateur), mais il y a un couac et Auto-Rent nous amène finalement, avec 2h de retard, une berline. Le patron en est tout désolé (une histoire de révision qui a été retardée), et finalement – grâce notamment à l’aide de Tout Équateur- il nous rembourse une partie du prix.

Nous voilà donc sur la route, direction l’entrée nord du Cotopaxi, « Loreto de Pedregal », en passant par Sangolqui. Valentin nous rappelle de faire très attention à notre vitesse – surtout au niveau d’Ambato –, car depuis quelques semaines, le gouvernement a fait passer une loi pour augmenter les amendes. Pour un dépassement de moins de 10km/h au-dessus de la vitesse autorisée, c’est 100$, et au-dessus, c’est 400$, l’équivalent d’un salaire mensuel (autant vous dire qu’on a plus d’une fois entendu râler les Équatoriens à ce sujet). Nous voilà prévenus ! Du coup, on est complètement paranos et on cherche sans arrêt – souvent en vain – les panneaux des vitesses. Là aussi, petit aparté concernant la conduite en Équateur : ne cherchez pas de logique, il n’y en a pas ! Quand il faudrait rouler à 70km ils vous collent un panneau à 30, et quand dans un virage serré il faudrait être à 50, ils vous autorisent à rouler à 110… La panaméricaine est une 2 x 4 voies en parfait état, mais les routes secondaires ont des trous hallucinants, sans aucun panneau pour prévenir les automobilistes. En gros, il faut être sans cesse vigilants, y compris vis-à-vis des bus qui doublent dans les hauts de côtes (et dans les virages, tant qu’à faire !) et coupent la route de manière intempestive. Bref, conduire en Équateur, ça se fait, mais il faut faire bien attention aux autres… et aux trous.

On s’arrête dans un tout petit village pour goûter un des plats locaux qui fait bondir plus d’un Français : le cochon d’Inde grillé (« cuy »). On les voit tous alignés en brochettes comme des kebabs. On teste, mais on ne peut pas dire que l’on adore. C’est vaguement gras, un peu cartilagineux, et y’a pas beaucoup de chair à manger. Mais on l’aura fait !

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Cochon d’Inde rôti (cuy) – © AR

On file par l’entrée nord du Cotopaxi. Enfin, on « file »… c’est un bien grand mot, car là débute une toute autre aventure. On se retrouve sur une petite route pavée de galets (une double voie, tout de même !), tout à fait adaptée à un 4×4… mais pas à une berline ! Nous voilà donc à rouler à 15km/h sur une route toute cabossée. MapsMe (qui n’est pas connecté à internet, rappelons-le) nous indique avec un très grand optimisme une arrivée dans 45 minutes : il nous aura en réalité fallu plus de 2h30 pour arriver à notre hostal. MAIS (il y a toujours un mais), si c’était à refaire nous le referions sans hésiter : le paysage est absolument magnifique, on est seuls au monde, et on s’arrête en chemin au bord du rio Pita pour faire une petite marche de 3h, le plus joli chemin que j’ai vu à ce jour je crois. On longe la rivière et remontons vers la cascade du Condor Machay : on passe les ponts, les cascades, on observe la nature tantôt pleine de mousses, tantôt pleine de fougères, bref, on adore !

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Rio pita, chemin des cascades, Cotopaxi – © AR

Un violent orage nous contraint à revenir en courant jusqu’à la voiture. Même avec nos k-way, nous sommes littéralement trempés comme des soupes. On repart sous une pluie battante jusqu’au magnifique hostal du (NDLR: attention, petit secret:) (28$ par personne, dîner, nuit et petit déj inclus), conseillé par Tout équateur et à juste titre : ce lieu est absolument fabuleux. On fait sécher tant bien que mal nos affaires autour de la cheminée et on se régale de la fameuse truite que nous n’avons malheureusement pas pu pêcher nous-mêmes car nous sommes arrivés trop tard.

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Cotopaxi – © AR

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Jour 10 (samedi 9 février) – Cotopaxi

Le lendemain matin, un soleil rayonnant nous accueille, le Cotopaxi est dégagé, les chiens boivent dans le ruisseau, les vaches paissent paisiblement derrière l’étang. La vie est belle !

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Hostal Cotopaxi – © AR

Nous décidons de faire une balade à cheval autour du volcan Cotopaxi, via le Tambopaxi lodge (30$/personne pour 3h : http://www.tambopaxi.com/index.php/es/actividades/cabalgatas). Nous sommes époustouflés par tant de beauté : quelques chevaux sauvages, des rivières, un grand canyon… On traverse de grandes plaines aux herbes touffues et faisons une petite pause au bord d’un étang. Bucolique. Nous repartons moulus (3h de cheval quand on a perdu l’habitude ça fait mal aux fesses tout de même), mais hyper heureux.

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Rando à cheval au Cotopaxi – © Tous droits réservés

Direction la lagune de Quilotoa. On suit bêtement MapsMe qui nous indique non pas les grands axes, mais une route à nouveau pavée avec ces fameux petits galets (ancienne route inca ?). Et c’est reparti pour 2h de route à 15km/h. Mais une fois de plus, nous ne le regrettons pas, car le chemin est magnifique.

 

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Sur la route pavée du Cotopaxi à Quilotoa – © Aline Rocheron

On passe par Zumbahua (que l’on surnomme « le village le plus moche de l’Équateur » : toutes les maisons y sont rectangulaires, grises et pas finies). Il est 17h et la fête bat son plein à Zumbahua : l’orchestre joue des cumbias sans fin et les hommes déambulent, ivres à en tomber par terre. L’un d’eux passe devant nous en titubant, puis s’allonge sur le trottoir. Je pense qu’à l’heure où j’écris ces lignes, il y dort toujours.

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Zumbahua – © AR

Quant à la mode locale, là je ne comprends pas trop non plus. Il fait froid dans la région, et puis c’est la montagne, donc ça grimpe… Et bien pourtant les femmes portent des jupes plus courtes qu’à Otavalo et ont des escarpins… à talon ! Une paire de chaussettes blanches remontées jusqu’aux genoux, un poncho coloré sur les épaules, un petit chapeau de feutre, et les voilà parées pour le froid (moi je ne tiendrai pas plus d’une heure habillée ainsi). Les hommes eux, contrairement à Otavalo, ne semblent pas porter d’habit traditionnel.

On suit le canyon du Toachi river, assez impressionnant, et on arrive à Quilotoa. On dort dans le village même, au Runa Wasi Quilotoa (27$ par personne, dîner, nuit et petit déj. inclus). Ce n’est pas l’hôtel du siècle, mais c’est convenable, il y a un petit poêle pour nous réchauffer dans la chambre, et puis je doute qu’il y ait beaucoup mieux aux alentours proches de la lagune.

Jour 11 (dimanche 10 février) – Lagune de Quilotoa

Lagune de Quilotoa, ancien cratère, ‎3 914m d’altitude, province de Cotopaxi, sud-est de Quito.

C’est parti pour la rando. Deux solutions s’offrent à nous : soit on descend au lac (30min) puis on remonte (1h30), soit on fait le tour de la lagune en passant par la cime. Dans ce cas, il faut compter 4 à 5h… à 4000 m d’altitude, n’oublions pas.

La vue est impressionnante : au soleil, l’eau prend des reflets bleu turquoise et on s’attend d’une minute à l’autre à voir émerger le monstre du Loch Ness. Partout de magnifiques fleurs bleues jalonnent le chemin. Côté lagune, c’est beau, mais côté extérieur, c’est magnifique également : des champs vallonnés à perte de vue.

 

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Lagune de Quilotoa – © AR

Motivée par ce beau soleil, j’accepte bravement d’accompagner Richard dans son projet fou de faire le tour complet, accompagnés de l’adorable chienne de l’hôtel : Sheila. Mais au bout d’une heure, je jette l’éponge : c’est clairement trop dur pour moi. Essoufflée, je dois m’arrêter tous les 10 mètres, sachant que nous n’avons pas encore entamé la partie la plus dure. Je le laisse donc poursuivre seul et remonte, non sans peine, au point de départ.

46Alors que le soleil nous a accompagnés toute la matinée, la pluie et le froid reviennent à mon retour au village. Je me réfugie dans un petit resto et commande une soupe de pomme de terre (« locro de papas ») qui me sauve moi et mes doigts congelés. Je comprends mieux pourquoi autant de stands vendent des pulls, gants, ponchos et écharpes en alpagas…

Mais alors que je pensais attendre au moins 3h Richard, voilà qu’il arrive, tout frais, à peine 2h après que nous nous sommes quittés. Il a réussi à faire – en trottinant ! – le tour en 3h30 (#warrior). Je suis terriblement impressionnée et un peu jalouse, je l’avoue.

On part pour Baños (en faisant hyyyyper gaffe aux radars en passant à Ambato). Peu à peu, le soleil ressort. Plus on avance, plus on se réchauffe, et nous voilà dans la très animée petite ville balnéaire. On est dimanche, les Équatoriens profitent des dernières heures du week-end dans la fameuse piscine de la Virgen (3$/adulte). Un des bassins est en maintenance (il se re-remplit tout doucement), nous voilà donc tous agglutinés dans le tout petit bassin situé sous la cascade. C’est trop demander pour Richard qui part sans avoir trempé ne serait-ce qu’un orteil. Moi je reste un peu, histoire de m’imprégner de l’ambiance. Mais bon, il y a effectivement un peu trop de monde, pas moyen de bouger un bras, je finis par sortir moi aussi. (NB : on nous conseille las Piscinas El Salado, mais nous n’avons pas testé).

Le soir, on se régale dans un resto italien, le « Pappardelle Ristorante » (Av. Rocafuerte Y 16 De Diciembre). C’est un peu plus cher que la moyenne des restos, mais franchement, on ne regrette pas.

Nous passons la nuit au Centro Ecoturístico Alpinar, un hostal un peu en dehors de la ville, situé dans les hauteurs, après le pont où les gens sautent à l’élastique. On y est seuls, on y est bien ! Notre hôte est adorable, aux petits soins pour nous. Elle accepte de prendre notre linge qui sent toujours le moisi depuis l’Équateur, malgré nos moult tentatives de séchage sur la banquette arrière de la voiture. Elle nous le rend le lendemain soir, tout propre, tout sec. Le bonheur tient à peu de choses…

Jour 12 (lundi 11 février) – Baños

Baños de Agua Santa, dit Baños, province du Tungurahua. 1 840 m d’altitude,20 000 habitants.

En route pour les cascades, direction Puyo. Nous nous arrêtons à la seconde tarabita (sorte de nacelle suspendue) pour un aller-retour au-dessus de la cascade Manto de la Novia (2$/personne). Ayant le vertige, je ne fais pas la maline, mais c’est assez marrant et la vue est splendide, il faut l’avouer.

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Dans la tarabita, passage au-dessus de la cascade « Manto de la novia »,Baños – © Richard Fuentes

 On s’arrête ensuite al Pailón del Diablo, réputée pour être la cascade la plus impressionnante. On descend à pied un sentier, très joli, mais avec plein de marches. En bas, on paye l’entrée (2$/personne) et on découvre la fameuse cascade, au débit impressionnant. Richard passe derrière le torrent… et ressort trempé.

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Cascade Pailón del Diablo, Baños – © AR

 Il pleut, encore et toujours, ça commence à entacher notre bonne humeur. Direction el Machay (1$/personne), connue pour être la seule cascade dans laquelle on peut baigner. Humm… C’était sans compter les pluies torrentielles qui rendent le lieu impraticable. On descend le joli chemin (boueux…), ses nombreuses marches (non sans difficulté parfois) et on arrive à un pont digne d’Indiana Jones. C’en est trop pour mon vertige, je reste bloquée au bout de trois pas et reviens, en marche arrière, jusqu’à la terre ferme. Richard prend pitié de moi et on emprunte un autre petit chemin qui descend vers la rivière. On s’arrête sur de gros rochers pour apprécier le paysage, magnifique, sauvage à souhait. Le temps reste couvert, mais on trempe les pieds. Pas plus, le courant étant décidément trop fort. On gardera aussi en souvenir un condor passer lentement puis se poser sur la rive d’en face, devant nos yeux ébahis.

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Cascade el Machay, Baños – © RF / AR

On en a plein les pattes et on s’apprête à rentrer pour nous réfugier à l’hôtel quand apparaît enfin le soleil (il était temps…), alors on va bien vite au spa Luna Runtún (20$ par personne) profiter du coucher de soleil. Les bassins sont nombreux et on a une vue exceptionnelle sur la ville. Ça fait du bien au corps et au moral. Vous l’aurez compris, on en a marre de la pluie.

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Spa Runtún, avec vue sur Baños – © AR

Jour 13 (mardi 12 février) – Baños > Quito > Cuenca

Retour à Quito, nous avons un vol pour Cuenca en fin d’après-midi et on a hâte de découvrir cette ville dont tout le monde nous dit le plus grand bien. À juste titre, ce sera notre coup de cœur du voyage. Dès notre arrivée, je m’y sens bien. Le taxi est gentil, met le compteur (« taximetro ») dès le début, et nous payons la dérisoire somme de 3$ jusqu’à notre hôtel, le Selina Cuenca hôtel (Calle Larga 7-93, 4 étoiles, 45$ la chambre double avec petit déj). On aime bien le côté roots quand on voyage, mais là je dois avouer que ce très joli hôtel tombait à pic pour me remonter le moral. Un graaaand lit, une couette super moelleuse, une douche enfin chaude… et du shampoing ! (eh oui, en Amérique latine, il n’est pas usuel de mettre du shampoing dans les chambres d’hôtel). Les gens à l’accueil sont super sympas et nous nous lions d’amitié avec le barman. On nous conseille le resto « Goza », à quelques mètres de l’hôtel : on s’y régale (là aussi, mon estomac commençait à saturer des locros de papas, du maïs bouilli et de la carne seca). Premier contact réussi, donc.

Jour 14 (mercredi 13 février) – Cuenca

Cuenca (de son nom complet « Santa Ana de los Cuatro Ríos de Cuenca »), province de l’Azuay, 2 500 m d’altitude, 560 000 habitants.

On part, presque sous le soleil, direction le Mercado 10 de Agosto. Et là, c’est le choc : que de vie, de couleurs, de senteurs : tout est beau ! Rayons légumes, fruits, patates, viandes, poissons, graines et farines, fleurs médicinales, je pourrais y rester des heures…  On refait trois fois le tour des étales, on en a plein les yeux, on adore.

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10 de Agosto, Cuenca – © AR

 On finit par monter à l’étage, dans la zone de restauration. On y goûte l’hornado, le fameux porc braisé à la chair tendre et la couenne croquante, accompagné d’un jus frais pressé de mûre. On se régale.

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Hornado (cochon grillé) au Marché 10 de Agosto, Cuenca – © AR

 On monte les 155 marches de la cathédrale de la Inmaculada Concepcion(2$/personne) pour profiter de la vue et voir de plus près ses jolis dômes bleus et blanc. Lesdits dômes sont en travaux, mais ça vaut quand même la peine.

On poursuit notre visite par la Plaza de las flores, une adorable placette recouverte de stands de fleurs. Les femmes portent les traditionnels jupons rouges et ont un tendre côté enfantin avec leurs petites nattes. À ce propos, nous sommes frappés par le choc des générations : les grands-mères portent toutes, sans exception, l’habit traditionnel, tandis que les nouvelles générations s’habillent à l’occidentale, jeans et baskets pour les plus jeunes. Dans dix à vingt ans, je doute qu’il subsiste un seul jupon en velours, comme c’est dommage…

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Place des fleurs, Cuenca – © AR

Deux enfants jouent à glisser et se faire tourner dans un grand carton au sol. Je discute avec une petite dame qui vend toutes sortes d’encens (bâtonnets recouverts de poudres, pierres et bouts de bois). Elle m’en offre un petit morceau, en souvenir, ponctué par un « para ti, corazón » et un grand sourire. Il règne dans cette ville une vraie douceur de vivre.

On termine la journée par un petit tour à vélo (on les loue directement à l’hôtel Selina pour 1,5$/heure) dans le parc El Paraíso, là où se rejoignent les deux rivières : la « propre » et la « sale », comme on les surnomme : l’une (le rio Yanuncay) semble charrier toute la boue des volcans, tandis que l’autre (rio Tomebamba) est pure comme de la cristalline. Le parc est sympa, mais la pluie nous chasse plus vite que prévue et nous rentrons nous réfugier, dépités, à l’hôtel.

Jour 15 (jeudi 14 février) – Cuenca (parc national El Cajas)

Parc national El Cajas, parc national à 45 min à l’ouest de Cuenca, 3 979 m d’altitude (entrée gratuite).

9h30, nous voilà en route pour une jolie ballade dans le Parc national El Cajas, situé à moins d’1h de bus de Cuenca (2,10$). Personnellement, après 15 jours à courir à droite à gauche, je n’ai pas la force de me lancer dans une des grandes randos de plus de 3h. Nous choisissons de faire le tour le plus court, celui de la laguna Toreadora. Petite boucle certes, maisqui nous aura tout de même occupés 2h bonnes heures. Nous avons pris notre temps, c’est vrai (le paysage est magnifique), mais le sentier est boueux, parfois gorgé d’eau. La ballade en soi n’est pas difficile -c’est relativement plat-, mais il faut vraiment être vigilants à chaque pas pour ne pas glisser, ce qui nous ralentit considérablement.

NB : les sentiers du parc sont très bien balisés et on vous demander d’indiquer votre chemin avant de partir, au cas où vous vous paumeriez. Pas besoin de guide donc.

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Lagune Toreadora, parc national El Cajas © AR/RF

Le temps est couvert, mais il ne pleut pas (pour une fois). Un timide soleil ponctue même notre arrivée. Nous sommes bien contents d’aller nous réchauffer à la cafétéria. Pour le retour, nous attendons patiemment, mais congelés, dans le petit abri-bus situé sur le bord de la route à l’entrée du parc, lorsque nous avons la chance d’être pris en stop. Nous sommes ravis !

De retour à Cuenca, on craque : c’est la Saint-Valentin et on a envie de se faire plaisir, alors on file à « Baños de Cuenca », une petite ville thermale située à 20 minutes à l’est de Cuenca. Pour y aller, on peut prendre soit le bus (0,30c/personne, 45min), soit le taxi (5 à 6$, 20 min). Petite précision concernant les bus : sachez qu’il faut impérativement être munie d’une carte « Mobilizate ». Pas moyen de payer son billet à l’unité directement en montant dans le bus. Cette carte est rechargeable dans quelques (rares) boutiques et pharmacies.

On nous a conseillé le spa « Novaqua » (Hostería Durán : http://www.novaqua.com.ec) et on ne regrette pas. Sauna, hammam, bains brûlants, bains glacés, etc. La grande piscine extérieure doit être à 37° et on pourrait y rester des heures. Mais le clou du spectacle réside dans les « baños de cajón », sortes de caisses en bois carrées dans lesquelles l’on s’assoit. On ferme le couvercle, seule la tête dépasse, et on a l’air totalement idiot ! On peut alors contrôler la température de la vapeur avec une petite manette située à l’intérieur. Par deux fois on nous verse un seau d’eau glacée (genre douche écossaise). On en ressort revigorés !

Quelques photos : ce n’est pas nous, mais c’est histoire de vous donner une idée de la tête d’imbécile heureux que l’on a quand on est dedans :

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Baños de cajón -© Tous droits réservés

Jour 16 (vendredi 15 février) – Cuenca > Quito > Paris

Nous avions prévu de visiter le village de Sigsig, connus pour ses ateliers de chapeaux de paille, mais il est situé à 1h30 à l’est de Cuenca et nous n’avons pas le temps d’y aller avant notre vol. Nous nous contentons donc du petit musée du chapeau (« Museo Del Sombrero De Paja Toquilla » : 10, Padre Aguirre, Calle Larga 41, entrée gratuite). Ce n’est pas bien grand, mais un des vendeurs nous explique atelier par atelier les différentes étapes de fabrication d’un chapeau. On peut même monter voir les chapeaux sécher au premier étage. C’est assez magique, il faut le dire. Et évidemment nous craquons : on s’achète tous les deux un chapeau, en prévision de l’été (et du soleil que nous avons si peu vu ces jours-ci !).

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Museo Del Sombrero De Paja Toquilla, Cuenca -© AR

Retour à Quito, puis à Paris, en avion (on en aura fait des kilomètres, et explosé notre bilan carbone !).

Au revoir Équateur, ces 15 jours sont passés bien trop vite…

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