La 2e partie de mon voyage sera centrée sur un trek dans la cordillère qui mène au Volcan Quilotoa et à sa lagune turquoise, à 4000m d’altitude.
SAQUISILI MARKET
De retour à Guayaquil par le bus en fin d’après midi, je regarde les horaires de bus pour rejoindre la ville de Latacunga, point de chute idéal pour qui veut s’attaquer à la « boucle du Quilotoa ».
Cette ville, située à 1900m d’altitude, est idéale lorsque l’on vient de l’océan pour s’acclimater une nuit avant de franchir la barre des 2500m le lendemain.
J’ai de la chance : il y a de nombreux bus qui font Guayaquil – Latacunga. J’en trouve un à 8$ (6 heures de route) tout confort, qui part à minuit (une nuit d’hôtel économisée et une demi journée de gagnée !). Je retire de l’argent, fais quelques emplettes, et dépose des affaires à l’hôtel Dreamkaptur pour alléger mon sac. A 00h05 je m’évanouis dans le bus (marche, surf, voyage, petites nuits…) et me réveille à l’approche de Latacunga.
Nous sommes jeudi, et c’est jour de marché à Saquisili, à 10minutes de bus de Latacunga. Perché à presque 2000m d’altitude, il est considéré comme le 2nd plus beau marché d’Equateur. Je décide de m’y rendre, et à 8h je déambule devant les étales… Les gens ont revêtu leur plus beau costume traditionnel en laine d’alpaga et viennent vendre toutes sortes de choses. Il y a un secteur pour les animaux, un secteur pour la viande, les fruits, les vêtements… On peut même manger du cochon d’inde rôti (le « cuy », prononcez, « couille » ! bon appétit !) mais je suis végétarien, et quand bien même…
Ce marché vaut le détour, comme les photos ne le montrent pas. En fait, je n’ai pas osé photographier cela, c’est tellement authentique et peu touristique que cela me gênait de faire mon touriste au milieu de tant d’authenticité.
Je m’en ressort avec une boucle d’oreille en argent et un poncho en laine d’alpaga superbe, lourd et chaud, fait main par une vieille femme, pour la modique somme de 15 $… J’aurais acheté d’autres vêtements si j’avais eu de la place dans mon sac à dos.
=> Marché de Saquisili, le jeudi matin de 6h à 13h. Venir en bus via Latacunga.
TREKKING DAY 1 : ISINLIVI => CHUGCHILAN
Après avoir réussi à dégoter le bus qui mène à Isinlivi (peu de départs : un seul à 13h je crois, annoncé à 11h puis à midi…) ce sont 2h de routes sinueuses et cahoteuses qui m’attendent pour rejoindre l’auberge « Lullu Llama ». C’est de là que je vais débuter 2 jours de marche (presque 25km) pour rejoindre le Quilotoa. Les paysages qui défilent à la vitre sont grandioses : c’est ma première rencontre avec la cordillère et je ne l’oublierai jamais. Je me suis dit « J’y suis !!!! ».
Il est possible de faire la boucle en 3 étapes (Sigchos – Isinlivi – Chugchilan – Quilotoa) , mais j’ai choisi de n’en faire que 2 (les 2 dernières) et je le regrette un peu. Je vous conseille de faire les 3, d’abord parce que depuis le marché de Saquisili, il y a beaucoup de bus pour Sigchos et presque pas pour Isinlivi. Et puis c’est moins long d’aller à Sigchos. Et puis ce trek est magnifique.
Arrivé à isinlivi, je gagne l’auberge « Lulu Llama » donc, super adresse : allez-y et ne cherchez pas ailleurs. Le dortoir est super cosy, calme, propre, top. C’est une AJ de marcheurs, donc on se couche assez tôt après le repas et une petite partie de carte. J’y ai laissé mon guide du routard 2016 en français pour ceux qui veulent le consulter, demandez-le
J’y ai aussi rencontré des gens super sympa, Arnaud et sa copine, 2 français qui travaillent là-bas. Egalement 3 Allemands avec qui je vais passer les 5/6 jours qui viennent : Judith, qui fait 6 mois de backpacking du Panama jusqu’à Ushuaia, et Johannes et Thomas, qui viennent de faire le Kilimanjaro et qui s’attaquent à la cordillère !
Je sors voir le paysage autour de l’hostal, ça m’inspire. C’est l’occasion d’y croiser deux lamas (Serge et Bernard ?)
=> Hostal Lulu Llama, Isinlivi. Possibilité d’acheter des bouteilles d’eau, et un repas casse-croute « maison » pour le lendemain: Nuit + petit dej + repas : 18 ou 20$
Après une soirée conviviale dans le douillet Lulu Llama, c’est l’heure de prendre la route : Thomas et Johannes partent devant, nous les suivons moi et Judith, la jeune Allemande, et deux Islandaises partent en dernier. Demandez un plan du trek à l’hotel Lulu Llama, ils en ont à disposition (en anglais et espagnol, version française en préparation) . Ca peut être un peu compliqué sans plan ni indications, car le trek suit des sentiers muletiers nombreux. Avec ce petit plan gratuit, aucun problème. Et le sentier est très bien foulé, c’est de la terre battue. Après seulement 10 minutes de marche, de magnifiques paysages s’offrent à nous :
Dès la sortie de l’hotel, 2 chiens errants gentils comme tout nous suivent : ils suivent Johannes et Thomas depuis Sigchos ! Hélas nous serrons obligés de les abandonner à Quilotoa au moment de monter dans le bus, c’est triste…
Les Allemands n’ont pris que peu d’affaires, alors que moi j’ai mon sac de 14 kg sur le dos, une nuit de 5h dans un bus et 5 jours de surf derrière moi, la dernière montée en plein soleil a été éprouvante ! En prenant votre temps, vous pouvez faire ce trek avec un « gros » sac, mais dans l’idéal ne dépassez pas 10kg. Avec l’altitude, on est bien moins performants et à l’arrivée de cette 1ere étape je le ressens… (voir conseils pour le trek en bas de l’article).
Après 12km, 4h30 de marche (une pause de 30 minutes et des séances photo) avec un beau dénivelé positif final, nous arrivons à Chugchilan, petit village perché à (je crois) 2900m d’altitude.
Nous choisissons un Hotel parmi les 3 ou 4 qui sont proposés : « Mama Hilda ». Très belle adresse ! Environnement, chambres, communs et cuisine sympa comme tout pour 20$ la nuit en dortoir (2 lits) petit dej et (bon) repas du soir inclus ! Boissons en sus.
Possibilité d’acheter des bouteilles d’eau, de se faire préparer un repas casse-croute pour le lendemain.
=> Hostal Mama Hilda, Chugchilan.
Après une bonne douche, une courte sieste dans un gazon fabuleusement doux et moelleux, c’est l’heure du repas du soir : très bon, végétarien sur demande. Nous terminons par une partie de cartes, un bon cigare en regardant les étoiles et au dodo !
Hélas je ferai une insomnie, apparemment par manque d’acclimatation (trop gros effort avec mon sac lourd et une cadence trop rapide, sachant que je surfais au niveau de la mer 36h plus tot…). Bref, malgré la fatigue je ne dormirai que 4h de 4h à 8h du matin !
Après un bon petit dej, à 9h nous commençons la 2nde journée, direction la lagune du cratère de Quilota. Le début de cette deuxième partie est vraiment beau, avec pas mal de dénivelée. Petite photo avant de se lancer :
Le trek commence par sortir de Chugchilan, puis il faut prendre à gauche où l’on a une belle vue (hostal sympa ici d’ailleurs), puis on descend dans la vallée…
… avant de remonter pour arriver sur un plateau (il y a une petite échoppe pour acheter à manger / à boire à l’entrée et à la sortie du village). Vous traversez ce petit village et la dernière « ligne droite » vous attend, dans une montée pas très violente.
Nous rencontrons de temps à autre des autochtones qui font de ce trek leur trajet quotidien (on a même croisé un indien en costume de ville avec de petits souliers noirs en cuir… il allait sans doute à un « buisness lunch » !).
Une coutume (récente) veut que l’on offre des bonbons (« caramello ») aux enfants qui guettent les marcheurs étrangers le long des chemins. Ils viendront vous accoster gentiment, n’en doutez pas !
Après 4heures de marche, nous voilà arrivés au Quilotoa, la dernière montée laisse penser qu’une vue sur le cratère va nous être offerte sous peu… Et là, magie. Peut-être la plus belle chose qu’il m’ait été donné de voir apparaît devant nous. La lagune du Quilotoa que survolent quelques nuages poussés par un vent frais.
Nous suivons le sentier qui fait le tour du cratère sur environ 2km (le tour complet dure 4h à pied), le cratère faisant 3km de diamètre. Après avoir joui du spectacle et pris un bon repas dans un petit restaurant, je redescends sur Latacunga en stop (un monsieur charmant me prend tout de suite, me pose à Latacunga et refuse le moindre dollar pour ce servie ! Je « prie » pour lui et sa gentillesse).
Je retrouve mes chers Allemands dans une AJ vraiment cool (Hostal Tiana, 9 dollars la nuit) et bien située. Je fais un long tour en ville (j’aime marcher !) et nous mangeons une pizza au restaurant avant d’aller boire une bière et dormir.
LATACUNGA
Cette ville est vraiment sympa comme point de chute : nombreux commerces, ville équatorienne qui n’est pas surfaite, quartiers peu touristiques, nombreux hostals et agences de tours organisés (Latacunga et les autres volcans alentours). Terminal de bus bien desservi (Quito, Guayaquil, Latacunga, Banos…).
Le lendemain, départ pour ma 3e étape (improvisée) : Banos.
NOTES ET CONSEILS pour faire la boucle du Quilotoa :
- Arriver le mercredi à Latacunga, profitez de la ville l’après midi.
- Passez la nuit du mercredi soir à Latacunga (acclimatation en douceur) : Hostal Tiana par exemple (TB rapport qualité-prix, sécure, dortoir féminin, communs nickels, etc)
- Le jeudi matin, laissez vos affaires dans un gros sac à l’hostal, et dans un sac à dos (30litres) ne prenez qu’une tenue confortable type jogging molleton avec sweat pour les soirs, caleçons, chaussettes, trousse de toilette légère, appareil photo, crème solaire, veste de pluie) et papiers, portefeuille. Partez tôt (7h) pour rejoindre le marché de Saquisili en bus (renseignements à l’hostal).
- Vers 11h/ midi, quittez le marché en bus direction Sigchos. Dormez sur place le jeudi soir
- Rejoignez Isinlivi à pied en trekking le lendemain matin (11km, 4h – 5h). Dormez à Lulu Llama, le vendredi soir.
- Rejoignez Chugchilan à pied le samedi matin, dormez sur place (cf : récit ci-dessus).
- Rejoignez Quilotoa à pied le dimanche matin (cf : récit ci-dessus)
Après libre à vous de dormir à Quilotoa et de faire le tour du cratère, de descendre faire du canoé dans la lagune (je ne l’ai pas fait et je le regrette). Retour à Latacunga en bus (3 / 4 par jour).
=> Emmenez des encas sucrés pour la randonnée
=> Achetez des bonbons pour les enfants
=> Les Hostal des villages vendent des bouteilles d’eau, ne vous encombrez pas inutilement
=> Possibilité de laver votre linge à la main (dans une sorte de lavoir bien clean) à Mama Hilda
- Chaussures : bonnes chaussures de marche, pas forcément montantes, même si c’est mieux car il y a des gravillons et de la poussières. Des « mid », c’est le top.
- Bâtons de marche : fortement conseillés pour ceux qui portent plus de 10kg.
- Météo : en plein mois de février, nous n’avons pas eu une seule goutte de pluie, et avons randonné en t-shirt à plus de 3000m. Autour du Quilotoa, très exposé au vent, coupe vent et sweat de rigueur.
Ce trek est idéal car vous n’avez pas à porter votre couchage (auberges nombreuses avec repas et literie) et le temps de marche quotidien (comptez 5h) laisse le temps de faire des pauses, de se reposer. Ne partez pas des auberges après 13h toutefois.
Visite le blog d’Arnaud GS on the Road pour suivre ses aventures!
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