Morceaux d'Equateur.

Morceaux d'Equateur.

Comme promis, voici le récit (résumé) de notre séjour en Equateur. Nous sommes arrivés le 29 octobre en soirée, attendus par Gina, envoyée par Tout Equateur, et avons pris immédiatement la mesure de ce qu'est la circulation à Quito : un embouteillage monstre à l'aéroport, dû à la victoire d'une équipe de football équatorienne au niveau continental. Deux heures pour rallier l'hôtel, et encore, grâce à la capacité d'adaptation de Gina. Nous découvrons Chez Leon Colonial, base proposée par Tout Equateur. C'est simple, spartiate comme nous aimons, le seul point négatif est la propreté de la cuisine où nous nous préparerons deux repas.

Comme prévu, le lendemain matin, breefing avec Isabelle de Tout Equateur. Elle nous donne tout un tas d'informations dont la plupart nous servira. Quand elle aborde le chapitre de la sécurité, nous sommes surpris et un peu déçus par ses conseils sur les transports publics à Quito. Nous qui aimons nous imprégner des ambiances locales, marcher dans les rues, nous trouvons dommage de ne pas pouvoir utiliser sans risques les bus urbains mais nous suivrons ses conseils.

Les deux premières journées sont consacrées à des visites, églises, musées, parcs, marchés, dans le centre historique, à Mariscal, à la Carolina... Beaucoup de très belles choses. Nous apprécions les lieux plus tranquilles, sans cette présence policière énorme et permanente, qui peut rassurer mais inquiéter aussi. Le musée Guayasamin est un joyau mais il est tellement protégé que nous avons l'impression que l'idée première de Guyasamin, démocratiser l'art, est bien enfermée dans cet écrin hyper-surveillé... Nous vivons, ensuite, en rentrant vers le centre historique, un moment difficile avec la tentative de vol de mon portable en pleine rue. Fort heureusement, j'ai encore de bons réflexes et le voleur s'en tire avec un bon coup de pied. Nous oserons malgré tout aller à pied le soir à la Ronda proche de l'hôtel.

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Le troisième jour, nous gravissons le Rucu Pichincha avec un couple de Lyonnais rencontrés à l'hôtel. La pluie ne nous quittera guère durant l'ascension... Pas de souci cependant, le dénivelé est peu important et les passages techniques sont rares.

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Nous partons pour Otavalo en nous rendant au Terminal Carcelen, plein à craquer car c'est le début d'un long week-end férié. Nous mettrons plus d'1h30 pour monter dans le bus. L'ambiance est sympathique et une petite dame nous prend sous sa protection pour nous emmener vers le bon bus. A notre descente à Otavalo, nous apercevons le cimetière où se pressent des centaines de personnes. Nous y revenons après avoir déposé nos sacs à l'hôtel Riviera Sucre. Nous entrons dans le cimetière et assistons à des scènes inhabituelles pour nous, Européens : les familles sont rassemblées autour des tombes et mangent, chantent, déposent des fleurs, des objets, de la nourriture, ça rit, ça bouge, c'est beaucoup de vie chez les morts !

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Tout le personnel de l'hôtel est aux petits soins avec nous : de la recherche du taxi qui nous emmènera au pied des deux volcans prévus au petit déjeuner qu'on tient à nous préparer à 4h du matin ! C'est du grand luxe. Otavalo nous plaît beaucoup, pas de crainte ici, on peut circuler partout sans appréhension particulière. Nous marcherons ainsi du marché des animaux jusqu'à l'hôtel en passant par Peguche et le Parc du Condor sans aucun souci. Ces deux sites sont de petites déceptions mais n'enlèvent rien au charme d'Otavalo. Bolivar, le chauffeur de taxi que le patron de l'hôtel a contacté, nous emmène d'abord au pied du Fuya Fuya, joli petit sommet où malheureusement le brouillard nous rejoint. Nous redescendons pour faire le tour de la lagune Mojanda (Caricocha en fait) mais le sentier n'est plus guère emprunté et est difficile à trouver. Il nous aurait fallu un peu plus de temps pour en faire le tour.

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Bolivar passe nous chercher dès 5h du matin pour Imbabura, longue montée bien raide. Encore une fois, le brouillard nous rejoint et nous nous arrêtons à la Primera Cumbre, attendant longuement et vainement une éclaircie pour tenter la belle arête qui rejoint le sommet pricipal. Encore un mal pour un bien car des locaux, un père emmenant ici sa fille pour son anniversaire, que nous avons rejoints dans la montée, nous offrent des ... sushis ! Moment improbable mais très sympathique ! Bolivar nous fera encore au retour une démonstration de ses qualités : conduite experte sur tous types de revêtement, ponctualité presque surnaturelle et conversation très agréable.

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Nous quittons Otavalo avec regret pour un retour express à Quito. Lessive et préparation du sac contenant le matériel d'alpinisme sont au programme. Nous avons le temps malgré tout de nous balader à Mariscal, d'avoir la chance de monter sur les toits de la Catedral Primada de Quito, de déguster des glaces succulentes à la Republica del Cacao... Cette journée nous réconcilie un peu avec Quito mais nous souffrons toujours de cette pollution monstrueuse et de l'omniprésence policière.

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Terminal Quitumbe, départ pour Quilotoa. Tout se déroule très vite et nous n'avons qu'un court arrêt à Latacunga avant de prendre le bus pour Quilotoa. La route est longue mais nous y arrivons juste pour déjeuner. Il nous reste à marcher jusqu'à la communauté Shalala par le sentier en corniche. Nous n'avons guère le loisir d'admirer la lagune car nous avons nos deux sacs à dos et le gros sac contenant toutes nos affaires d'alpinisme apportées de France. L'accueil glacial (au propre et au figuré) nous fait regretter d'avoir choisi ce lodge... La communication est dfficile, les repas sont frugaux, la chambre spacieuse mais très froide... La seule chose qui importait à notre hôtesse était que nous payions nos deux nuits d'avance...

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Nous sortons vite pour descendre à la lagune par un petit sentier tout proche, les lumières sont magnifiques et nous comprenons pourquoi ce site est si prisé.

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Nous partons ensuite pour Chugchilan par l'Ouest de la lagune. Nous apprécions vraiment la beauté des lieux, le poids du sac n'étant pas étranger à notre bonheur... Le chemin vers Chugchilan est très beau et emprunte de petites gorges creusées dans ce sable si présent autour des volcans. Nous arrivons chez Victor à l'Hostal El Vaquero. C'est une belle rencontre, un homme qui a construit un lieu confortable, accueillant, à son image. Il prend soin de nous, nous parle des fleurs et arbres qu'il affectionne. C'est sans nul doute le lieu d'accueil le plus agréable de tout le séjour et son rapport qualité-prix défie toute concurrence ! Tout le monde se met au diapason de cette belle ambiance et nous croisons avec plaisir un couple de jeunes allemands dont Karine soigne les magnifiques ampoules et deux jeunes Français bien sympathiques. C'est aussi l'occasion en nous baladant dans Chugchilan de boire une bière et de discuter longuement avec un jeune nutritionniste (fraîchement diplômé et sans-emploi) et le patron du bar. Moment encore bien agréable.

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Le retour se fait en partie sur un autre itinéraire puis nous rejoignons la corniche et partons vers l'est et les sommets les plus hauts. C'est encore splendide, nous avons le temps et passons un bon moment à observer un rapace, sans doute un aigle qui se pose en contrebas. Deuxième nuit au lodge, pas meilleure que la première, repas tiède et communication toujours compliquée... Le dernier petit déjeuner sera moins pire grâce à la présence d'un groupe de locaux qui s'indigne de l'absence de lait, de confiture et du peu de pain qu'on nous fournit.

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Nous parvenons à repartir en voiture du lodge et prenons le bus à Zumbahua, nous arrêtant à Latacunga pour descendre enfin près de la laiterie de San Juan de Pastocalle, proche du lodge où nous séjournerons quelques jours. C'est un lieu atypique, dans un environnement pas très valorisant, mais qui mérite d'être connu. Nous l'avons choisi car il est situé à proximité des sommets que nous désirons faire et son propriétaire, Willy, est guide. Dès le premier soir, nous discutons avec lui de nos projets et de la manière dont nous pouvons les réaliser. Son beau-frère nous convoiera sur les lieux de départ, ce qui nous évite les recherches de taxi. Le fait de rester quelques jours nous permettra d'avoir du temps pour discuter de l'Equateur, des projets de nos hôtes, de montagne, d'aller voir un match de footbal, de nous faire maltraiter par un lama... Tout comme nous aimons.

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Comme prévu nous montons au refuge Nuevos Horizontes pour gravir le lendemain l'Illiniza Norte. La chance est avec nous, nous arrivons au refuge avec les premières gouttes de pluie, pluie dont la densité ne fera qu'augmenter dans l'après-midi et la soirée. Cette pluie empêchera les 15 personnes prévues de monter et nous ne sommes que 4 au refuge, choyés par Freddy, soupe, thé, repas délicieux, petit déjeuner copieux, bouillote pour le sac de couchage et ambiance très décontractée. Nous nous réveillons à 5h, le temps est splendide et nous nous mettons en route pour cette courte mais très belle montée. Le cheminement est simple, pas de difficulté ni dans la recherche d'itinéraire ni dans le niveau technique. Nous cherchons toujours le "Paso de la Muerte"... Pour la première fois sur nos ascensions, le temps est découvert au sommet. C'est magnifique, le Cotopaxi est tout proche, nous apercevons l'Antisana, le Cayambe, et les sommets au sud. La descente est très rapide et facile.

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Nous poursuivons notre acclimatation par le Ruminahui, que nous gravissons dans un temps glacial. Nous mettons sur nous tous les vêtements que nous avons. Nous faisons ensuite le tour de la lagune de Limpiopungo, que les oiseaux de tous gabarits semblent affectionner. Le lendemain, rebelote avec El Corazon, magnifique sommet qui vaut largement la longue marche d'approche. La partie intéressante est une longue arête parfois assez technique pour laquelle nous nous encordons. Nous avons beau temps au sommet mais la pluie nous rejoint dans la descente, la rendant encore un peu plus technique.

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Nous nous octroyons un jour de repos pour une visite de Latacunga, petite ville bien dynamique. Nous profitons de cette pause mais notre esprit est déjà tourné vers le dernier beau sommet, le Cayambe, que nous devons faire avec Willy. Nous partons avec lui à Cayambe et y déjeunons rapidement. Nous allons au point de contrôle, où nous remplissons les mêmes éternelles autorisations, difficiles à comprendre pour nous, montagnards européens pour qui la montagne est un espace de liberté, même dans les Parcs Nationaux. Nous montons dans un premier pick-up jusqu'au point où les travaux de réfection de la route sont arrivés, quelques mètres de marche puis, second pick-up sur une piste en très mauvais état. Nous cheminons ainsi jusqu'au refuge à près de 4600 m d'altitude. Encore une fois, les refuges sont des lieux où l'accueil n'est pas un vain mot. Le coucher de soleil est magnifique et nous en profitons longuement.

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Le lever à 23h se fait tout seul, nous parvenons à manger un peu puis partons à minuit. Willy veut faire en sorte que tout se passe bien et nous marchons à un rythme plus lent que je ne l'imaginais ! Mais nous avançons sûrement, dans les rochers d'abord puis sur le glacier sans pièges. Certes, il y a des zones crevassées mais on les voit bien. La fin est plus raide, le sommet se mérite. Nous voilà à 5790 m, tout neufs et heureux. Pas autant qu'un groupe de jeunes Equatoriens exubérants qui nous embrassent et nous congratulent. Le temps est avec nous et le paysage est grandiose. Le Chimborazo est bien reconnaissable au sud, ainsi que tous les sommets que nous avons gravis depuis notre arrivée en Equateur. Le bonheur ! la descente se fait vite et nous sommes au refuge avant 9h du matin. Un petit déjeuner très copieux nous attend puis nous repartons pour Cayambe où nous avons loué un appartement. Nous quittons Willy, un très bon guide que nous recommandons à Tout Equateur.

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Cayambe est une autre petite ville plaisante, sans problème d'insécurité. Y passer une journée est très agréable. Nous en repartons pour notre dernière nuit à Quito avant notre départ vers la France. Le bus nous dépose à un terminal que nous ne connaissions pas, Ofelia, sans doute lié à la compagnie de bus, Flor del Valle. Nous fonçons déposer nos sacs à l'hôtel puis engloutir une glace au chocolat... Nous demandons à Isabelle de nous conseiller dans le choix de notre dernier restaurant en Equateur. Pas si simple car c'est dimanche. Nous optons enfin pour un restaurant situé dans Mariscal, le Miskay. C'est un peu cher mais c'est bon. Les trajets de nuit en taxi nous font prendre encore plus conscience de l'ambiance à Quito. Les deux chauffeurs semblent sur le qui-vive, grillent les feux rouges quand c'est possible... Le dernier qui nous ramène à l'hôtel nous répète plusieurs fois "Quito peligroso"... Nous rentrons sans encombre mais Quito ne sera définitivement pas notre meilleur souvenir d'Equateur...

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Dernier jour en Equateur. Encore une fois, la chance est avec nous et nous assistons à un défilé des collèges et écoles de Quito dans le centre historique. Beaucoup de joie sur les visages de ces jeunes, fiers de montrer les couleurs de leur école, fiers de porter les costumes, de jouer dans les fanfares. Nous fonçons ensuite faire quelques achats pour les amis : Mariscal, Centro Historico... Retour à l'hôtel pour finir les bagages. Il est temps car le taxi commandé par Tout Equateur est en avance...

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Nous terminons ce récit par un bilan rapide sur notre séjour : le format que nous avons choisi, préférant privilégier la région des volcans plutôt que d'effleurer le pays entier, est bien celui qui nous plaît. Nous irions même plus loin en nous remémorant les moments passés à Otavalo, à Chugchilan, dans les deux refuges et dans les lodges et hôtels : prendre du temps pour pouvoir communiquer, saisir les chances que le hasard nous offre. Tout ça ne nous semble possible que si l'on n'est pas cerné par les contraintes horaires.

Pour tout ça, nous remercions Tout Equateur, qui fut d'une aide précieuse mais ne nous obligea en rien. Merci en particulier à Isabelle qui passa du temps avec nous le premier jour et nous donna quelques conseils et adresses dont nous nous sommes bien servis.

 

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