Cécile et Gérard ont voyagé près de deux mois en Equateur en mai et juin 2019. Ils ont eu le temps de sillonner le pays, profiter des Galapagos et de toutes les facettes étonnantes de mon petit pays à la si grande diversité. Première partie de leur périple!
QUITO
Malgré quelques péripéties (temps d’escale trop court à Madrid pour le changement d’avion, bagages qui n’étaient pas à l’arrivée) nous débarquons plein d’enthousiasme à Quito le 1 mai. Nous y resterons 4 jours avant de rejoindre les Galapagos. Nous logeons à la « Posada Colonial » (base de Léon), un petit hôtel familial dans une vieille maison coloniale, les portes grincent, les escaliers craquent, le petit dej est bon, la cuisine est à disposition, le patron souriant et attentionné, vous l’aurez compris : on adore, nous y reviendrons 3 fois.
Après le briefing de la sympathique Isabelle, nous mettons à profit ces quelques jours pour visiter Quito.
Perchée à 2800m cette ville tentaculaire s’étire sur 47 km et monte à l’assaut des collines. Nous nous intéressons principalement au vieux quartier, aujourd’hui en pleine rénovation, de jolies maisons aux tons pastel s’alignent le long de rues étroites et pentues (oui ça grimpe !). Certes il y a encore beaucoup à faire mais c’est déjà très chouette.
Nous y avons retrouvé avec bonheur cette atmosphère propre à l’Amérique du sud où les rues grouillent de vie, où les jeans côtoient les habits traditionnels.
On flâne parmi les petits marchands, les cireurs de chaussures, les musiciens, on visite de nombreuses églises, des musées, on déjeune dans le marché coloré où sur la place » Indépendencia » et on se régale de glaces à la « république du cacao »
On aime cette ambiance, mais évidemment tout n’est pas rose, outre la pollution, la pauvreté et la précarité engendrent quelques problèmes même si de gros efforts sont déployés pour la sécurité. Nous sommes donc restés vigilants et tout s’est bien passé.
Habitués à l’altitude et au décalage horaire, nous partons à la rencontre de notre premier volcan : le Ruccu Pichincha qui surplombe Quito.
Un taxi nous conduit jusqu’au « TéléfériQo ». Dans la cabine qui nous hisse à 4000m, nous discutons avec des gens d’Otavalo, mes cheveux blonds intriguent leur petite fille !
A l’arrivée, on se rend compte que l’endroit est très touristique et dès les premiers pas on sent la différence entre les 2800m et les 4000m.
Après un petit tour de balançoire, nous commençons la grimpette, facile si ce n’est le manque d’oxygène. Peu à peu les pentes se couvrent de fleurs et le panorama sur Quito est superbe. Chaque personne rencontrée nous salue en souriant, certains nous donnent des conseils, d’autres m’encouragent lorsque je faiblis, nous prenons la mesure de la gentillesse de la population.
L’arrivée au pied du cratère est un moment de fierté pour nous qui vivons au niveau de la mer.
Sur le chemin du retour nous faisons la connaissance d’une famille de Quito, ils nous ramèneront en voiture à l’hôtel, nous sommes restés en relation avec eux, c’est sympa.
10 JOURS AUX GALAPAGOS
C’est un voyage dans le voyage que nous ferons sans agence ni croisière.
Le premier contact avec l’archipel est surprenant, nous avons le sentiment d’atterrir sur une planète inconnue, désolation volcanique balayée par un vent chaud.
Nous traversons un bras de mer pour rejoindre Santa Cruz puis un bus bringuebalant nous conduit jusqu’à Puerto Ayora.
Là, le paysage est tout autre, hibiscus, bougainvilliers, palmiers, cactus, bambous géants, eau turquoise et ciel bleu : une vraie carte postale !
Nous nous installons à l’hôtel « Germania » bien situé, confortable et prix raisonnable.
Nous pensions passer quelques jours sur « Isabela » hélas lors d’une journée snorkeling (sortie la Isla Del Pinzón que je recommande) les vagues du Pacifique ont eu raison de mon estomac, je n’ai pas voulu récidiver. Finalement nous avons pu profiter pleinement de Santa Cruz et de sa faune extraordinaire.
J’ai réalisé un rêve d’enfant en allant par 2 fois à la rencontre des fameuses tortues géantes, vraiment géantes ! une fois en taxi pour 45$ une autre en « chiva » plus 40mn de marche sur une jolie piste ombragée pour 1$. On peut également le faire en vélo (belle piste cyclable)
Le site est très réglementé mais reste sauvage et c’est fabuleux de voir ces énormes tortues évoluer dans leur milieu naturel.
Nous nous sommes régalés dans les eaux chaudes de l’océan en nageant parmi les poissons multicolores, les tortues de mer, les raies, les iguanes et même les requins (ça j’ai moins aimé), nous avons eu la chance de voir une baleine qui n’a pas voulu se prêter à la photo !
Quant au snorkeling à « Las Grietas » ce n’est pas banal ! Nous y avons plongé plusieurs fois sans voir les murènes !
A l’ombre de la mangrove nous avons bien profité des plages posant notre serviette entre les iguanes et les pinsons. Nous avons apprécié la visite instructive du centre Darwin, admiré le ballet des frégates, des fous à pattes bleues et des pélicans, et plein d’autres chose encore.
Comme beaucoup nous avions un petit rituel le soir : aller voir les requins, les otaries et les raies nager dans les eaux du port. Le plus dur : trouver une place sur un banc, ils sont souvent occupés par les lions de mer (otaries).
10 jours magiques dans ce petit paradis passés beaucoup trop vite !
OTAVALO ET SA REGION (1 semaine)
Nous voici de retour sur le continent ou la vie est plus rude mais pas moins intéressante.
De l’aéroport de Quito un taxi nous emmène au terminal de Carcelén pour prendre un bus direction Otavalo, ce sera notre point de chute pour visiter la région.
Nous posons nos sacs aux « Cabanas de Buenos Aires » sur les hauteurs de la ville. L’endroit est très rustique mais la vue sur la ville et les volcans est magnifique et le propriétaire aux petits soins pour nous.
Nous avons été conquis par le peuple d’Otavalo, fier et élégant. La plupart sont avides d’échanger avec nous, on ne compte plus le nombre de fois où nous nous sommes fait accoster dans la rue pour tailler la bavette !
Le marché aux animaux du samedi matin est à voir.
De bonne heure un taxi nous dépose au milieu d’une foule haute en couleur : qui des volailles en bandoulière, un cochon au bout d’une corde ou des cuys au fond d’un sac.
Le bébé dans le dos les femmes s’arrachent un lot de poulets tandis que les hommes poussent au fond d’une camionnette une vache ou un cochon récalcitrant.
Je refuse poliment une soupe de tripes de moutons et les cuys à la broche qu’on me propose, il est 7h du matin !
Vraiment pittoresque ce marché même si le bien-être animal n’est pas de mise. Celui du centre-ville dédié à l’artisanat est aussi intéressant.
LA LAGUNA MOJANDA ET LE FUYA FUYA
On arrive à la laguna par une piste pavée pleine de trous et d’effondrements. Le soleil est timide puis les nuages gagnent du terrain, je ne serai pas étonnée que le monstre du Lock Ness ait un cousin équatorien
Nous sommes à 3700m notre but est le sommet du volcan à 4270m. On attaque la montée à pas lents, le paysage est superbe et se transforme au gré des nuages puis le terrain devient glissant, heureusement la nature est bien faite et de grosses touffes d’herbes sont là pour nous aider à se hisser, les derniers mètres sont un peu plus durs.
Cette ascension se fait parfaitement sans guide. Pour l’anecdote le chauffeur est venu nous rechercher avec un gros camion et son chargement, j’ai cru mourir dans la descente sous la pluie !
PEGUCHE
Entre 2 randos, nous allons voir la cascade dont tout le monde nous parle à 4 km d’Otavalo.
Nous y allons à pied en suivant un petit sentier dans une forêt d’eucalyptus jusqu’à une cascade de 18 m. L’endroit est plaisant mais n’a rien d’extraordinaire jusqu’à la rencontre d’un jeune indien, son fils sur le dos que nous suivons dans sa communauté.
Il nous parle alors de ce lieu sacré jeté en pâture aux touristes, il nous parle de ses ancêtres enterrés tout autour, des bébés inhumés sous les racines d’arbres sacrés souvent piétinés par les randonneurs, il nous parle longtemps de la terre nourricière et de leurs rapports avec l’univers etc…
Un bel exemple de vie, une belle personne ; il nous a touché.
Toujours dans la communauté, un peu plus loin, une femme s’affaire dans une hutte en chaume, une marmite chauffe sur le feu. Elle nous propose de pêcher et manger une truite. Nous déclinons la pêche mais acceptons le repas, un grand moment !
Quelle journée !
LA LAGUNA DE CUICOCHA
Encore un beau lac de cratère qui a la particularité d’avoir 2 îles en son milieu.
Un bus jusqu’à Quiroga puis un taxi nous emmènent jusqu’à la lagune. N’ayant pas pour ambition de faire une grande rando, nous sommes partis la fleur au fusil. Mais de photos en photos, de fil en aiguille nous nous retrouvons sur une jolie crête bordée de fleurs, nous atteignons les 3500m, nous croisons des colibris mais pas âmes qui vive pour nous renseigner sur la distance ou les difficultés restantes. Nous jugeons plus raisonnable de faire demi-tour. Bien nous en a pris car au final c’est une rando de 14km qui se fait en 5-6 heures.
Il y a une possibilité de faire une promenade en bateau sur le lac.
Un jour de pluie nous sommes allés toujours en bus jusqu’à Ibarra pour essayer de régler un problème de téléphonie avec « claro » (faire attention que votre portable soit compatible avec l’Equateur) la ville nous a parue sans intérêt excepté les délicieuses « helado de paila » de « Rosalia Suarez ».
Nous avons également fait un tour à Cotacachi, village connu pour sa maroquinerie. Il y a effectivement de belles boutiques, hélas conçues pour des américains à des prix très américains, nous n’avons pas aimé.
Durant cette semaine nous avons principalement fait notre popote nous- même (les étals regorgent de fruits et légumes savoureux) Mais nous avons gouté le fameux « hornado » dans une gargote du marché
et sur les conseils de notre hôte nous avons testé le typique « Yamor » dans un restaurant très couru des locaux, nous étions les seuls touristes. Dans l’assiette du porc et du maïs sous toutes ses formes, accompagné d’un verre de chicha heureusement pas très fort !
3 JOURS DANS LA VALLEE DE L’INTAG.
Nous laissons une bonne partie de nos sacs à Otavalo pour rejoindre Apuela. Le voyage se fait sous la pluie, nous ne verrons rien du paysage, dommage !
Nous avons réservé à l’hôtel « Pacheco farmhouse » au bord de l’Intag, les argentins aux fourneaux nous ont régalé de leur cuisine !
Ici le climat est plus chaud et la végétation subtropicale. Nous avons fait de belles randos parmi les bananiers et les caféiers, l’après-midi nous avions les thermes pour nous seuls, génial !
Le top fut la visite d’une plantation de café bio, faite par Pepe, le propriétaire, homme passionné et passionnant, dans un domaine superbe qui domine la vallée. Nous lui avons même donné un coup de main.
Nous avons beaucoup appris et beaucoup aimé, un moment fort de notre voyage.
DE MINDO A CANOA
Ayant abandonné l’idée d’aller en Colombie, c’est à bord d’une petite voiture louée à l’aéroport de Quito (sixt)que nous prenons la direction de la côte pacifique.
En chemin nous nous arrêtons à Calacali pour immortaliser la ligne de l’équateur, puis nous continuons jusqu’à Mindo, village touristique mais sympathique et animé, caché dans la forêt de nuages. C’est pourquoi il pleut tous les jours dès 17h.
Nous passerons 2 nuits dans les « Cabanas Armonia » jolie chambre parmi les colibris.
C’est là que nous avons testé notre première tarabita lors de la belle balade des cascades au milieu d’une végétation luxuriante. Nous avons assisté aux bains rituels des indiens dans une eau plutôt fraiche. Avant la côte nous faisons une autre étape à Santo Domingo dont on nous avait vanté le mérite. Hélas la ville est laide et pour la première fois nous nous sommes sentis en insécurité. Nous ne sortirons pas de notre bel hôtel, le Zacaray, bien sécurisé (clôture électrique et mirador !)
Tôt le matin, destination Canoa. Rapidement la route se dégrade, nous traversons des villages poussiéreux et délabrés, puis le paysage change, nous roulons parmi les bananiers, les papayers et autres cultures, les maisons sont sur pilotis et les vaches ont des bosses !
CANOA
Réputée pour le surf, cette station balnéaire n’a rien d’extraordinaire, nous sommes hors saison, seuls les pêcheurs occupent la grande plage, le village semble à l’abandon. Cependant nous y avons trouvé une petite chambre sympa face à l’océan à l’hôtel « Canoa mar ». Ce fut l’occasion de prendre du repos et de faire une jolie sortie en bateau et pirogue sur la « Isla Corazon » une île d’estuaire qui abrite plusieurs colonies d’oiseaux dont de nombreuses frégates. Notre guide Raphael nous a embarqué dans son univers, un bon moment.
Voilà, ainsi s’achève le mois de mai et la première partie de mon récit. J’espère qu’il vous plaira et intéressera les futurs ou anciens voyageurs.
Envie de continuer à suivre la saga « Cécile et Gérard en Equateur? Par ici pour la suite:
- L’Equateur au mois de juin: du Cotopaxi à Cuenca
- L’Equateur au mois de juin: sur les traces de l’Inti Raymi
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