Nos premiers pas en Équateur
Nous quittons le Nord du Pérou avec le seul bus qui fait la traversée de la frontière. Nous ne sommes que 4 pour effectuer les 3 heures de route qui nous mène à Macará, première ville à quelques kilomètres de la frontière. Une voiture nous y sera amenée le lendemain. Nous avons loué la voiture avec l’assistance de LEON et l’équipe de « TOUT ÉQUATEUR » un réseau solidaire de voyageurs basé à Quito qui est de très bon conseil pour découvrir ce pays. Nous remonterons du sud au nord pour rendre la voiture à Quito.
Le voyage se passe bien même s’il faut que je me déplace pour rappeler au chauffeur que la vitesse réglementaire est 90 km/heure, ce qu’il a tendance à oublier. Nous quittons le désert et enfin, nous commençons à apercevoir de la verdure. Les villages que nous traversons sont faits de maisons en bois, papiers et détritus jonchent le sol en terre battue ou forment des tas le long de la route. Nous passons les frontières sans problème et arrivons à Macará, ville de transit Les habitants n’ont pas du voir de touristes depuis quelque temps à en juger par les regards étonnés et interrogateurs. Harnachée de mon sac à dos de 19 kg derrière et celui de 6 kg devant, je marche en souriant……mais ne vois pas le trottoir très haut. Mon pied bute, le poids du sac à dos m’emporte et je m’espatarre ( comme on dit dans le Gers) de tout mon long devant les promeneurs ( qui n’ont pas osé rire!!!). Résultat une bosse et les deux genoux décorés……..bienvenue en Equateur!!!!!
Nous trouvons notre hôtel ( bruyant comme d’habitude) et partons à la recherche d’un distributeur de billets pour retirer les dollars ( eh oui en Equateur, la monnaie c’est le dollar US) qui nous permettra de payer l’hôtel et de manger. Aucun des cajeros n’accepte la MasterCard aussi nous nous retrouvons avec rien…… J’ai bien une carte Visa sur moi mais ne l’ayant pas utilisée depuis 8 mois, je ne connais plus le code. Après avoir ouvert les quelques milliers de tiroirs de ma mémoire, un numéro s’impose… et c’est le bon !!!!! Ma chute n’a pas entamé mes capacités de réflexion, c’est parfait. On finit notre super première journée devant un plat de poulet (pour changer) mais par contre pour la douche, à la vue du montage électrique pour chauffer l’eau, on attendra demain au cas où!!!!!!!!!!!!!
Vilcabamba, ville des centenaires
Après une nuit quasi blanche ( circulation infernale sous les fenêtres de la chambre non isolée, coqs qui se mettent à chanter dès 11 heures du soir jusqu’à l’aube et coups de fil d’une amie qui oublie que l’heure n’est pas identique partout dans le monde et qui insiste en plus!!!!!) nous partons en voiture à Vilcabamba, du côté de la sierra. La route est splendide, tortueuse, verdoyante et… pleine d’éboulis, tantôt du côté de la montagne , tantôt de l’autre côté et c’est carrément la route qui s’effondre dans le ravin… on n’aurait peut être dû prendre le temps d’aller mettre un cierge à l’église avant de partir !
Nous arrivons sans problème dans cette petite ville située à 1600 mètres d’altitude et dont le climat équatorial permet d’avoir une température agréable toute l’année. Il semblerait que la nature environnante, la qualité de l’eau, la vie simple et calme vécue dans cette vallée mènent beaucoup de ses habitants à souffler leur cent ans . Beaucoup d’étrangers sont venus s’installer ici dans l’espoir de rallonger leur vie et d’autres exploitent le filon, c’est donc une ville tournée vers tout ce qui touche au bien être. Nous n’avons pas croisé tous ces centenaires… La nature environnante est luxuriante et les petits hostals possèdent des jardins magnifiques, fleuris et magnifiquement entretenus. Nous ne restons qu’une petite journée et nous n’aurons qu’un peu de temps pour prendre le camino qui grimpe au-dessus du village nous donnant une vue imprenable sur cette jolie vallée.
Cuenca
Nous arrivons dans cette ville dont on nous a vanté la beauté sous des trombes d’eau. L’eau qui s’abat forme des ruisseaux boueux qui dégoulinent dans les rues. Située au Sud du pays, perchée à 2500 m la ville bénéficie d’un climat clément. Véritable perle des Andes, à l’architecture coloniale et où règne une douceur de vivre unique, le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Qui dit ville coloniale dit édifices religieux et Cuenca ne déroge pas à la règle. Le plus imposant est la magnifique cathédrale de la Immaculada Concepción qui est une des plus grandes d’Amérique du Sud. La nouvelle cathédrale est construite en pierre et marbre rose de Carrare. Les églises de San Sebastian, San Francisco, Santo Domingo sont aussi remarquables.
De plus comme nous sommes toujours dans les festivités du Corpus Christi, beaucoup de petites boutiques de Dulces de toutes les couleurs se sont installées autour de cette bâtisse. Le marché aux fleurs sur la place voisine est une explosion de couleurs, Cuenca produit les plus belles roses d’Amérique du Sud. De nombreuses personnes attendent devant l’entrée d’une maison, bouteilles vides à la main. Elles viennent tout simplement se ravitailler d’une sorte de tisane, l’agua de pitimitas, préparée par les madrés Carmelitas, qui agit paraît-il contre les mauvaises énergies.
De nombreuses maisons coloniales aux façades ouvragées constituent le centre de la ville. Le marché offre à lui seul le spectacle du quotidien. Nous y dégustons la spécialité, le fameux hornado de Cuenca : un porc entier braisé découpé puis déchiré à la main, la même qui vous rend la monnaie!!!!
Nous visitons le musée boutique de panamas qui est originaire d’Equateur et précisément de la région de Cuenca. Ce chapeau de paille tissé à la main par les équatoriens et rendu célèbre par Winston Churchill ou Franck Sinatra était destiné avant tout à protéger du soleil ardent ceux qui travaillaient à la construction du canal de Panama. Suivant la finesse de la paille et celle du tressage, la fabrication demande de un mois à quatre mois de travail et des prix de 100 à 800 dollars.
VUES D’EN HAUT
Riobamba et le Chimborazo
Sur la route, nous nous arrêtons pour admirer le paysage à plusieurs reprises, c’est toujours aussi magnifique. Nous sommes obligés d’effectuer un grand détour, car, en raison des pluies abondantes des jours précédents, une partie de la route a été balayée dans le ravin. Nous traversons Alausi, point de départ d’une superbe balade en train ( que nous ferons pas) qui circule à flanc de montagne et qui traverse des paysages incroyables. Nous montons tout de même en haut du village, au pied de l’immense statue de San Pédro qui veille sur la ville et dont le petit parc est un lieu de rencontre pour les jeunes.
Nous arrivons à Riobamba, ville perchée à 2750 m d’altitude entre les volcans Chimborazo, Tungurahua, Altar et Carihuairazo. Cette ville possédait à l’époque coloniale de magnifiques demeures et églises qui furent détruites lors du tremblement de terre dévastateur en 1797. La cathédrale actuelle a été reconstruite avec les pierres de taille récupérées des décombres. Elle possède de nombreux autres édifices et de jolis parcs.
C’est surtout le point de départ pour des randonnées sur le Chimborazo, plus haut volcan de l’Equateur culminant à 6268 mètres et le point le plus proche du soleil. Assagi depuis 15 siècles, son sommet est recouvert de neiges éternelles et de glaciers. Nous faisons le tour de ce magnifique volcan par la route mais, le manque d’oxygène à 4500 mètres, nous contraint à redescendre rapidement.
Les monts environnants sont très fertiles et sont exploités par des paysans qui sont obligés de travailler à la main sur des pentes incroyables. C’est une mosaïque de couleurs et de formes qui créent de merveilleux tableaux verdoyants. Ces champs sont quelquefois séparés par des arbustes donnant du volume, le tableau devient alors broderie pour nos yeux. Dans chaque village traversé, des petits étals rudimentaires sont installés où légumes et fruits sont vendus. Aucun intermédiaire, chacun vend sa production. Dans d’autres endroits, des vendeuses agitent un drapeau pour arrêter les voitures afin de vendre cuys (cochon d’Inde) embrochés et grillés ou part de cochon grillé (en entier) . Nous voyons même un cochon pendu sur le bord de la route, prêt à être débité, dans la fumée des gaz d’échappement!!
Baños et Puyo aux portes de l’Amazonie
Baños est une petite ville à 1815 m d’altitude , juchée au pied d’un volcan qui se trouve à l’embouchure d’une gigantesque vallée de près de 20 km où les cascades se succèdent. Si ce volcan actif, le Tungurahua, entrait en éruption, ses expectorations de lave engloutiraient la ville. Heureusement il ne fait que crachoter de temps à autre. Baños, c’est aussi la capitale Équatorienne des sports extrêmes, rafting, canyoning, tyroliennes, balançoires géantes……… et c’est aussi des bains thermaux. Nous décidons de faire une rando qui grimpe dans la forêt et nous mène sur une crête d’où l’on peut voir Baños de haut. C’est superbe, nous sommes au-dessus des nuages, tout est vaporeux.
Nous consacrons notre 2ème journée à la route des cascades, très nombreuses. Nous nous arrêtons pour regarder (en frissonnant pour moi) les courageux qui prennent des tyroliennes et volent au-dessus des cascades. Un autre moyen pour rejoindre l’autre versant de la petite vallée est de monter dans une espèce de nacelle accrochée à un câble, la tarabita. Les cascades se succèdent, la plus impressionnante est celle du Paillon del Diablo qui chute de 80 mètres en plusieurs tronçons. Elle est visible de plusieurs ponts suspendus assez impressionnants.
Nous arrivons à Puyo, ville frontière de l’Amazonie et cela se voit. La végétation aux alentours s’intensifie et l’humidité ambiante augmente. Nous nous arrêtons à un petit marché artisanal où tous les produits vendus sont issus de la canne à sucre. Bonbons, miels, alcools, cocktails colorés, douceurs aux couleurs étranges, toutes les boutiques vendent la même chose. Petit tour en campagne pour visiter un jardin d’orchidées que nous ne pourrons approcher pour cause de rallye automobile.
Nous optons donc pour la découverte du centre historique mais un immense marché nous détourne de notre itinéraire, Et quel marché!!!! Des bananes par centaines de kilos, des jaunes, des vertes, des rouges, des sucrées, des autres à cuire, des longues, des toutes petites, nous n’en avions jamais vu autant. Des fruits inconnus nous intriguent, nous tentons d’en savoir plus et surtout de retenir les informations. Le babaco, fruit dont on fait des jus, la chilimoya fruit rond vert à l’intérieur blanc, le tamarillo ou tomate del arbol qui sert à fabriquer l’Aji, sauce piquante présente sur toutes les tables ou la flore de la Jamaica qui est utilisée pour faire des tisanes, tout est découverte. Et un peu plus loin, une bassine attire notre attention…..ce sont de gros vers blancs dodus qui ondulent dans la sciure de bois, vers qui nous seront proposés en brochettes, cuits au feu de bois. Non, on a pas essayé!!!
La lagune de Quilotoa
Encore une fois, pour rejoindre ce joyau vert émeraude à 3800 mètres d’altitude, nous traversons des paysages incroyables, tantôt dans les nuages tantôt au-dessus. Toujours cette nature luxuriante, inhabituelle pour nous à cette altitude. Dissimulée dans un cratère endormi de 3 km de diamètre, cette majestueuse lagune possède une couleur allant du vert émeraude au bleu turquoise suivant la luminosité. Après l’avoir admirée de haut, sur sa crête, nous suivons le chemin pentu et sableux qui nous mène sur ses rives. Une petite base nautique est aménagée avec ponton et canoës qui permettent d’aller voir un endroit où des bulles remontent à la surface, preuves de l’activité de ce cratère. Il est temps pour nous de remonter. La remontée semble difficile, la pente est raide, le sol est sableux , et nous sommes à 3900 mètres d’altitude . Heureusement il existe une alternative, la remontée à dos de mulet ou de cheval. Pendant que ceux qui choisissent la remontée à pied souffrent et soufflent, les locaux avec leurs montures ont le temps d’effectuer deux ou trois descentes et remontées et, pour les femmes, en chaussures de ville. Après 1h15′ d’efforts, ponctuée de nombreux arrêts, nous venons à bout de cette randonnée.
Nous poursuivons notre route pour rejoindre Mindo et nous rencontrons encore des camionnettes surchargées de passagers trouvant leur place comme ils peuvent, nos critères de sécurité en prennent un coup ! En passant dans un petit village nous sommes intrigués par un attroupement qui s’avère être un spectacle de toromachie, attraction du dimanche dont nous ignorions l’existence dans ce pays. Un peu plus loin durant quelques secondes, nous aurons la chance d’apercevoir le Cotopaxi 5897m, plus haut volcan actif d’Equateur . Le lendemain en passant au pied nous n’aurons plus cette chance.
Mindo, la forêt de nuages
A 100 kilomètres au Nord Est de Quito, Mindo est une bouffée d’air pur. Située dans la Cloud Forest, type de forêt tropicale qui ne se rencontre qu’entre 1000 et 3000 mètres d’altitude. Une brume de nuages quasi permanente stagne au-dessus de la canopée. L’extrême humidité qui y règne favorise la prolifération des végétaux. Chaque branche est recouverte de mousses aux textures différentes, les lianes relient les arbres entre eux et les plantes saprophytes s’incrustent sur chaque tronc. Cette nature généreuse est le terrain d’observation des naturalistes et des ornithologues. Perroquets, toucans, oiseaux multicolores, coqs de roche peuplent la forêt. Mais, la star ailée de Mindo, c’est le colibri. Ces drôles de petits oiseaux viennent voleter autour des mangeoires disposées dans le jardin de nôtre hôtel. Nous avons donc pu les observer à loisir. Ces oiseaux mouches battent des ailes entre 50 à 70 fois par seconde et peuvent voler à reculons (pour les photos la mise au point est difficile, il faut un peu de patience…). Ils sont très très rapides et changent de direction d’un seul coup. Quand ils passent à proximité, le bruit qu’ils font en battant des ailes ressemble au bruit d’un bourdon. Un spectacle captivant que de les regarder prélever le nectar à l’aide de leur grand bec.
Mindo est aussi un paradis pour les papillons. Comme nous avons peu de temps pour les observer, nous partons visiter une ferme de papillons où l’on est sûr de voir toutes les variétés qui existent dans la nature. Il y a aussi une écloserie et nous assistons en direct à l’éclosion d’un papillon.
Cette forêt possède aussi de nombreux petits ruisseaux qui dévalent la pente et des cascades. Nous y partons pour une randonnée. Pour y accéder, soit il faut prendre la tarabita soit il faut marcher. Cette nacelle, accrochée à un câble entrainé par un moteur piloté par un homme, permet de passer d’un versant à l’autre de la montagne en survolant la canopée. Pour moi, le chemin est plus sûr!!!!! L’humidité s’abat sur nous rapidement et très vite nous nous retrouvons trempés. Des chants d’oiseaux nous parviennent mais impossible de distinguer quoique ce soit, la forêt est trop dense. Nous passons d’une cascade à l’autre, l’eau suinte partout et ravine les chemins. Les ruisseaux caracolent entre les rochers. Chaque feuille luit de micro-gouttelettes en suspension. Le temps change comme souvent en début d’après midi, peu à peu les nuages s’abaissent pour envelopper la forêt d’une brume légère qui lui donne un air mystérieux.
Fabienne & Roland autour du monde
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