Les aventures de Cécile et Gérard continuent. Hasard du calendrier, ils ont pu profiter des célébrations de l’Inti Raymi, en amont et en aval du 21 juin! Une vraie plongée colorée dans les traditions andines de l’Equateur.
PARQUE EL CAJAS
A plus ou moins 4000m ce parc très sauvage est parsemé de lacs d’origine glacière. La région est froide et humide mais il en faut plus pour nous décourager.
Le long de la route qui monte en lacets le paysage semble magnifique, hélas il est souvent enfoui sous de gros nuages.
Comme toujours aucun dégagement pour s’arrêter et les camions qui déboulent à vive allure nous empêchent de le faire à l’équatorienne, à savoir stopper n’importe où avec les warnings. En revanche ils ne dérangent pas les lamas qui se baladent sur la route !
Après nous être inscrits comme il se doit au refuge, nous attendons une éclaircie pour faire le tour de la laguna Toreadora.
Certes on a froid et on patauge dans la boue mais ça en vaut la peine. Cependant nous regretterons de ne pas avoir croisé d’animaux soi-disant nombreux dans la région.
SARAGURO
OUF ! du soleil pour prendre la jolie route en direction de Saraguro.
La particularité de ce village est qu’une grande partie de la population porte le deuil du dernier empereur inca. C’est pourquoi les femmes sont vêtues de longues jupes noires à jupon brodé et les hommes de pantacourts noirs également. Comme toujours les têtes sont chapeautées et les cheveux soigneusement tressés.
Nous avons choisi de dormir dans l’hôtel communautaire, c’est cher mais normalement les bénéfices financent l’école. Je dis normalement car le personnel plus intéressé par nos $ que par les échanges est resté froid et distant. Malgré tout l’hébergement est très bien.
Incroyable, dans ce village perdu nous avons déniché un resto semi-gastro dans lequel une cuisine raffinée et inventive nous a été servie, avec le sourire et dans un bel endroit. Il s’agit du « Shamuico Espai gastronomic ». Si vous passez par-là, arrêtez-vous !
Moins raffiné mais étonnant, le marché du dimanche où on hésite entre les lamelles de viande qui pendent sur un fil et le jus de serpent !
LOJA
Nous avons continué notre descente vers le sud jusqu’à Loja, petite sœur de Cuenca, tout aussi jolie et agréable. Là encore dans les rues animées on trouve une succession de maisons colorées, des arcades, de grandes places, de nombreuses églises et même une rue de Lourdes !
Cette fois nous avons loué un petit appartement.
Nous avons sillonné la région et fait deux randos principales :
La première à Vilcabamba dans la réserve « Rumi Wilco » Le climat est chaud et sec. Ce joli village dit des centenaires, est principalement habité par des retraités américains.
Dans la réserve, il y a plusieurs sentiers bien balisés. Petite contribution à l’entrée puis on choisit celui qui grimpe sur les flancs d’une « quebrada » parmi les cactus et de drôles de pitons rocheux. Nous ferons le pique-nique au bord du rio accompagnés d’une multitude de papillons et du caquètement des perroquets.
Très bonne journée.
Pour la seconde, changement de climat et de végétation. Nous sommes dans le massif du Podocarpus, l’humidité, le froid et les nuages sont de retour.
L’inscription à l’entrée se fait auprès de gardes sympas et accueillants.
Seulement trois randos possibles : une de 2 jours avec guide, une de 14km mais vu les conditions météo nous avons opté pour la plus courte jusqu’au mirador.
Le petit sentier qui y mène est glissant et très pentu, la végétation de cette forêt tropicale humide est riche et tellement touffue que nous ne verrons rien des animaux et oiseaux annoncés au départ, mais que de jolies plantes !
LES FÊTES DE CUENCA
Les jours défilent vite, nous entamons tranquillement notre remontée vers Quito en faisant une seconde étape à Cuenca (cette ville nous a emballé)
Nous réservons un studio près de la cathédrale.
A notre arrivée la ville est en effervescence. Deux fêtes majeures se côtoient, la « fête-dieu » catholique et « l’Inti Raymi » des communautés indiennes.
La Fête-Dieu qui dure une semaine est un étrange mélange de célébrations religieuses et de feux d’artifices au milieu d’un bon km de confiseries et autant de guêpes ! Le soir les « castillos de fuego » et autre « vaca loca » font la joie des habitants, d’ailleurs nous nous sommes vite laissé gagner par cette ambiance bon enfant. Nous avons même gouté à la potion magique des sœurs carmélites, bonne pour le cœur parait-il. (Il faut s’accrocher pour l’avaler !!!)
L’Inti Raymi : Pour la première fois depuis longtemps, les indiens ont de nouveau défilé dans la ville.
A l’origine c’est la fête du soleil, ici c’est plus pour remercier la terre (Pachamama) de donner fruits, légumes et animaux indispensables à notre survie.
C’est un rituel simplissime et touchant, les peaux sont tannées, les sourires édentés, les pieds nus parfois mais toujours les yeux pétillent de fierté. Des bébés dans le dos aux personnes très âgées, tout le monde participe même avec des moyens très modestes. Les plus hardis s’approchent de nous pour nous donner quelques explications.
Nous comprenons l’importance de protéger cette terre qui nous donne la vie. Un vrai bonheur que cette journée.
INGARPICA
Le lendemain réveillé aux sons des pétards, nous nous rendons à Ingarpica, la route pas facile se fait dans le brouillard.
Ingarpica, d’abord occupé par les Canaris puis par les Incas, est le seul site archéologique qui subsiste en Equateur, mais les vestiges sont bien maigres et sans comparaison avec ceux du Pérou.
Dans ce petit village, c’est le dernier jour de « l’Inti Raymi ». Ici ce sont de véritables groupes folkloriques qui se succèdent.
Les danses sont élaborées, les costumes chatoyants et les danseurs bien méritants car le ciel se déchaine toute la journée.
Captivés, nous resterons nous aussi sous la pluie, mitraillant et filmant à tout va.
Les jours suivants, nous avons fait une balade autour de la laguna « Llairuco », nous avons grimpé sur le toit de la cathédrale et visité le musée de « Las culturas aborigènes » : bof ! très confus.
LES DERNIERS JOURS
Juin touche à sa fin et notre voyage aussi. Gérard a pris un an de plus, nous sommes à Guamote, grosse bourgade poussiéreuse et rien pour fêter l’événement. Le village ne s’anime que le jour du marché.
Nous ne voulions pas quitter l’Equateur sans revoir de près un volcan, nous retournons donc à Machachi pour profiter une dernière fois du Cotopaxi et de la laguna que nous aurons pratiquement pour nous seuls. Génial !
Nous voilà revenus à notre point de départ à la Possada. Il nous reste deux jours que nous comptions mettre à profit pour faire nos dernières emplettes et voir quelques musées.
C’était sans compter sur la méchante intoxication alimentaire qui m’a clouée au lit. Un grand merci au patron de l’hôtel qui s’est coupé en quatre pour nous aider, entre autres il nous a trouvé un médecin (la liste de l’ambassade n’est pas à jour) et il était prêt à me conduire aux urgences. Vraiment super !
J’ai finalement réussi à embarquer avec un petit pincement au cœur de quitter l’Equateur.
Alors que j’achève ce récit, l’émotion me gagne car nous avons laissé un peu de nous dans ce petit pays qui nous a tant donné !
Nous sommes souvent sortis de notre zone de confort, nous avons côtoyé des volcans impressionnants, nous avons rencontré aux Galapagos des animaux fabuleux, nous avons marché et pataugé dans des jungles, nous avons flâné dans de belles villes coloniales, mais surtout nous avons rencontré un peuple accueillant et bienveillant. Nous avons échangé avec de belles personnes.
Assurément les longues tresses noires nous manquent !
Merci beaucoup Léon et toute la sympathique équipe pour vos conseils pertinents
Hasta luego!
Cécile et Gérard
Merci à vous pour ce si beau récit de voyagenous espérons avoir le plaisir de vous recroiser à Quito ou ailleurs !
Si vous avez raté les premières aventures de la saga « Gérard et Cécile en Equateur », il suffit de cliquer :
- Le mois de mai en Equateur: entre Andes et Galapagos
- L’Equateur en juin: du Cotopaxi à Cuenca
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