Arrivés à Jaén, dans le nord du Pérou, nous nous demandions comment nous allions faire pour entrer en Equateur à vélo. Sachant qu’à partir de la Balza (premier petit village équatorien sur la « route » 682) et pendant une quarantaine de kilomètres à travers la montagne, il n’y avait qu’une piste, en terre battue, on a imaginé que pour aller à Zumba on serait obligés de troquer nos vélos contre deux ânes.
Au bout du pays, pas besoin de grandes formalités. Juste un petit passage rapide au bureau de police pour avoir le joli cachet de sortie du Pérou sur nos passeports et demi tour au poste d’immigration pour valider la sortie. Et avant de franchir la rivière qui sépare les deux pays, un dernier petit repas péruvien et le change de nos derniers soles en dollars, dans les deux petites échoppes du pueblito.
Autour du poisson dans notre assiette, il y a des tranches de bananes, du riz et des haricots ! Pas loin de notre table c’est la sortie de l’école. Les petits défilent devant nous en uniforme. Ils font drôlement petits. Ils marchent en groupes pour rentrer chez eux. Certains, en passant, jettent un œil sur nos vélos, nous regardent, puis rigolent.
L’image d’une jeune fille traversant le village à cheval, bébé sur le dos, distrait notre appétit. Elle ne parle à personne, elle regarde droit devant elle (comme nous à vélo), décidée sur son chemin.
Bienvenue à Chinchipe, Canton sud de l’Equateur !!!
Il faut juste traverser le petit rio Canchis (rassurez vous, il y a un pont) et nous voila à Balza, l’entrée la plus au sud de l’Equateur. Sur la seule rue de ce village, nous attend le bureau d’immigration équatorien.
Au final, on n’aura pas besoin de troquer nos vélos. La dame de l’épicerie nous apprend que dans « La Ranchera », c’est-à-dire, le transport en commun entre Balza et Zumba, on pourra embarquer nos vélos, tous nos bagages et même nos fesses. Tout ça, au prix d’un dollar par personne. Plus facile que l’on imaginait !
Il n’est que 13h, La Ranchera arrive vers 17h. Mais sous un temps magnifique, on peut patienter tranquillement. On lit un peu, on fait quelques petites marches pour regarder les deux grandes roches coupées par la rivière, les champs sur la montagne, les bouts de vie des villageois.
Mais Balza décidera autrement pour nous acheminer vers Zumba. Devant notre banc d’attente, un grand camion s’arrête, comme pour qu’on le remarque. Je m’approche un peu et, à la question : allez vous vers Zumba ? Le conducteur répond oui ! Il s’agit d’un camion militaire mais son pilote est tout à fait d’accord de nous transporter, gentiment et gratuitement (à dire vrai, ça nous a couté juste le partage de gâteaux et de fruits secs). Le paysage est à couper le souffle. La profondeur des reliefs et la superposition des lumières donnent envie d’une traversée en toute douceur. Mais surement pas à vélo. Qui sait ! Peut-être un jour en 4X4.
Petite vue sur Vilcabamba
Cet énorme criquet, c’un le seul habitant de Zumba que nous avons osé photographié.
Il ne nous reste plus que trois jours pour notre rendez- vous à Quito. Alors, arrivés à Zumba, puis direction gare routière pour prendre un bus vers Vilcabamba. Cette excellente idée nous a fait arriver vers 4h du matin dans la ville. C’est bien la première fois (et j’espère la dernière) que nos vélos réveillent les chiens à une telle heure. Et voila que nous sommes aussi repérés par la Police. Mais comme on voit tout de suite que nous ne sommes pas des méchants, les occupants de la voiture nous proposent de l’aide pour trouver un logement. Bingo ! En voila le premier qui nous ouvre ses portes. La chambre n’est pas excellente. Pour 10 dollars par personne, en plein jour, on aurait pu trouver mieux. Mais, c’est ça ou on finira par réveiller toute la ville.
La petite ville perchée à quelques 1500 m, est aussi appelée « Ville des Centenaires ». En zigzagant dans les rues de ce pueblito tranquilo, on croise un grand nombre d’étrangers. Des retraités Etatsuniens, pour la plus part qui viennent s’installer ici, attirés par le ciel bleu, la bonne température et les sources d’eaux qui ont pour effet, parait-il, la jeunesse éternelle.
En tout cas, on se sent dans une très riche nature, un beau décor de montagnes et une population accueillante et paisible.
A la découverte de Loja, une ville qui se cultive !
Notre chemin à vélo sur le sud équatorien a pris sa fin. On quitte Vilcabamba en taxi pick-up (plus facile pour les vélos) et au bout de 40 min, nous voila à Loja.
Le calme de la ville nous enchante immédiatement. Pas de klaxons, pas de moteurs bruyants ni de hauts parleurs dans les rues. Wow !!! Quelque chose nous dit que les Equatoriens apprécient ce qui est paisible. Et pas que ça ! Le centre ville est riche en jolies façades, en places et jardins ainsi qu’en églises, toujours grandes ouvertes. Les marchés sont soignés et bien organisés. En plus, avec les Equatoriens, on se sent tout de suite en confiance.
La cerise sur le gâteau de notre séjour lojeño fus le concert de jeudi soir. Le jeudi de chaque semaine, la ville offre un spectacle aux amoureux de musique, de danse, de culture. Sans nous presser, nous sommes donc arrivés assez tôt et avons pris place sur un banc de la Magna Cathédrale. A dire vrai, on n’imaginait pas qu’il y aurait autant de monde. Des gens de tous âges sont venus apprécier la 9eme symphonie de Beethoven. Il fallait voir comment, même les enfants, écoutaient attentivement les notes jouées par l’orchestre symphonique de Loja. Une ville qui nous laisse un très agréable souvenir.
Le temps presse et nous quittons la ville sans découvrir son jardin botanique ni la grandiose basilique de la Virgen del Cisne, patronne des Equatoriens. Qui sait ! On reviendra, peut-être, un jour.
Notre chemin continue vers Quito où l’on passera les fêtes de fin de l’année !
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